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Journée à Sainte-Marie-aux-Mines le 12 septembre 2024
Dix-huit personnes dont quatorze au départ de la région nancéenne, deux de la région dijonnaise et deux de la région de Besançon ont participé à la journée que nous avons organisée à Sainte-Marie-aux-Mines. Le matin fût consacré à la visite des anciennes mines d'argent et l'après-midi aux diverses expositions autour du patchwork.
Un peu d'histoire autour des mines
- Les premiers mineurs : des moines
La légende dit que ceux qui ont découvert les filons étaient les moines d'Echery au Xe siècle. Aujourd'hui, selon les archéologues, l'histoire des mines serait encore plus ancienne et remonterait au moins au IXe siècle. À cette époque, le minerai était exploité en creusant des puits (pingen) surtout en surface.
- La ’’ruée vers l’argent’’
Au début du XVIe siècle, la découverte d'un filon riche en argent fait grand bruit. Près de 3000 mineurs, attirés par de bonnes conditions de travail et de vie, viennent d'Europe Centrale (Autriche, Allemagne...). Ils apportent leur savoir-faire et leurs traditions, transformant ainsi le paysage de la vallée, son sous-sol et son architecture. Les seigneurs de Ribeaupierre, vassaux de la maison d'Autriche, et les ducs de Lorraine, propriétaires des mines d'un côté et de l'autre de la Liepvrette, se partagent les richesses pendant un siècle. Puis, c'est le déclin avec l'amenuisement des filons, le cours de l'argent qui s'effrite et la présence de plus en plus d'eau dans les galeries.
- La recherche désespérée
Au XVIlle siècle, l'activité minière reprend. On agrandit les galeries de mines à l'explosif. Un minerai, le cobalt, est valorisé et utilisé pour fabriquer le bleu de cobalt (coloration du verre, de la céramique...). Mais les trouvailles fabuleuses se font très vite rares. La dernière mine d'argent à Sainte-Marie-aux-Mines ferme vers 1907. Entre 1935 et 1940, une mine du nom de Gabe Gottes est rouverte pour l'exploitation de l'arsenic (utilisé en médecine et pour fabriquer du poison contre les rongeurs).
La visite des mines
C’est à notre rendez-vous à la tour des mineurs à Echery que nous nous sommes partagés en deux groupes pour participer à l'aventure des mines, visites guidées des mines proposée par l’Association Spéléologique pour l'Etude et la Protection des Anciennes Mines (ASEPAM). Cette association, née dans les années 1970, vise à étudier, protéger et valoriser un patrimoine archéologique exceptionnel, en Alsace et dans le Massif des Vosges.
Un premier groupe de sept personnes est parti en premier pour la visite de la mine d’argent St Louis-Eisenthür, visite d'environ 3 heures au total, avec une approche à pied d'environ 30 minutes sur un petit chemin escarpé. La mine, ouverte en 1549, fut l’une des plus riches exploitations de Sainte-Marie-aux-Mines. Nous avons découvert un réseau souterrain de près d'un kilomètre tel que les mineurs l'ont abandonné en 1570. Les galeries sont de forme ogivale, parfois étroites, taillées à la pointerolle (sorte de burin), avec des puits très rectilignes allant jusqu’à plusieurs dizaines de mètres de profondeur. Des reconstitutions de matériels ou d’infrastructures minières ont été réalisés : puits boisé, pompe à bras, faux-plafond, arrivées d'air, voies de roulage où circulaient les chiens de mine servant au transport des déblais.
Le second groupe, de 11 personnes, est parti un peu plus tard pour une visite plus 'facile' (galeries plus larges, longueur plus courte) de la mine Gabe Gottes, dernière mine exploitée à Sainte-Marie-aux-Mines, ouverte au 16e siècle, fermée en 1940, un lieu chargé d'histoire, idéal pour aborder la géologie et la minéralogie.
Arrivés à l'entrée des mines, nous avons été équipés de bottes, ciré et casque avec lumière, pour nous permettre d'aborder en toute quiétude notre parcours souterrain. Les visites guidées, fort intéressantes, nous ont permis d'aborder de nombreux sujets :
- la formation, dans les fentes de la terre, des filons d'argent associé principalement au cuivre, au zinc, au cobalt, à l’arsenic, à l’antimoine, et à bien d’autres métaux. Les filons de Sainte-Marie-aux-Mines étaient les plus riches de France (bien qu'il n'y ait que 0,07 % d'argent dans la galène).
- la formation des paysages environnants résultant de l'exploitation des mines, notamment la formation des haldes issues de l'amoncellement des déchets miniers,
- la vie et le travail des mineurs et des différents corps de métier utiles à l'exploitation et au traitement du minerai (charpentiers, forgerons, chimistes, concasseurs, trieurs, fondeurs..) au XVIème siècle. Des centaines de galerie ont été creusées parfois sur un mètre ou sur plusieurs centaines de mètre si un filon argentifère était découvert.
- les divers outils des mineurs (lampe à suif, pointerolle pour tailler la pierre (environ huit pointes sont nécessaires par jour), tablier en cuir pour s'asseoir, …),
- la technique d'extraction de l'argent de la galène (riche en plomb).
C'est grâce aux dessins qu'Heinrich Gross a réalisé pour le compte du duc de Lorraine au début du XVIème siècle représentant les bâtiments, les acteurs au travail et dans leur environnement, puis à notre époque au travail des spéléologues et archéologues miniers ayant étudié les vestiges souterrains laissés par plusieurs siècles d’exploitation, entre le IXe siècle et la dernière Guerre Mondiale, ainsi que toute cette vie et activités ont pu être reconstituées.
Déjeuner à la ferme auberge
Vers 12h30, après nous être tous rassemblés à la sortie de nos visites respectives, nous nous sommes dirigés en voiture au col des Bagenelles à la Ferme-auberge Graine Johé, pour notre pause déjeuner autour d’un repas marquaire.
Visite autour du patchwork
Vers 14h30, nous sommes redescendus dans la vallée pour une visite libre autour des activités patchwork présentes à Sainte-Marie-aux-Mines.
Au cours de cet événement, certains d'entre nous ont pu passer au magasin de L'OSEPAM, situé dans l'espace Patckwork à Sainte-Marie-aux-Mines.
Le Carrefour Européen du Patchwork à est un événement culturel de référence pour tout le continent européen. Chaque année, en septembre, des milliers de visiteurs venus des quatre coins du monde s’y retrouvent pour quatre jours intenses autour des arts du fil.
Amateurs, experts mais aussi curieux y découvrent plus de 35 expositions d’artistes et collectionneurs de renommée internationale pour des expositions inédites : c’est chaque année plus de 1000 œuvres à admirer dans les 17 sites qui font du Val d’Argent la capitale des arts textiles en Europe !
Un espace commercial, en accès libre, propose une centaine de stands avec les plus grandes marques et les dernières nouveautés : machines à coudre ou à quilter, fils, mercerie, tissus pour patchwork, molleton, littérature, magazines, accessoires et bien plus encore !
Chaque année c’est également un riche programme de cours qui est proposé avec des professeurs-experts qui ont à cœur de transmettre leur savoir et leurs techniques dans des ateliers et des séminaires passionnants.
Cette journée se termina par un retour sur Dijon et Besançon vers 15h pour les uns, et sur Nancy vers 17h pour les autres.
Un grand MERCI à tous nos photographes, Anne, Jean-Claude, Marc, Monique et Yveline.
Marc Alnot et Anne Dauscher