2024
Visite de la station d'épuration de la communauté urbaine du Grand Nancy située à Maxéville, les jeudis 17 et 24 octobre 2024.
Deux visites ont été programmées, compte-tenu du nombre limité de participants possibles par visite :
- le 17 octobre, sept participants ont effectué la visite, sous la conduite de Madame Céline Demangeclaude, responsable exploitation de la station.
- le 24 octobre, quinze participants ont effectué la visite, sous la conduite de Madame Sylvie Trevarin, responsable qualité.
Un film d’une vingtaine de minutes nous a tout d’abord été présenté, film montrant les différents procédés mis en œuvre dans cette station pour dépolluer selon deux procédés différents, soit les eaux usées urbaines, soit les effluents des Grandes Brasseries de Champigneulles. L'eau traitée permet de renvoyer dans la Meurthe une eau débarrassée de ces principaux polluants (azote, carbone, phosphore) et compatible avec les normes européennes des eaux de rejet des stations d’épuration. Les boues issues des traitements primaire et biologique sont aussi valorisées, soit sous forme de biogaz épuré et transformé en biométhane injecté dans le réseau de gaz naturel de GRDF, soit après séchage pour la fertilisation des sols agricoles.
Des actions de sensibilisation sont régulièrement menées auprès des élèves des écoles pour leur apprendre les bons gestes pour lutter contre la pollution des eaux (éviter de jeter les lingettes dans les toilettes, ramener les médicaments périmés chez le pharmacien, utiliser les déchetteries pour tous les rebuts d'huiles diverses et produits toxiques, …)
Cette station appartient à la Communauté Urbaine du Grand Nancy et est exploitée par la société VEOLIA. Une trentaine de personnes y sont employés pour la gestion du site industriel, le pilotage des installations et la maintenance des installations.
Elle est établie sur un site d'une superficie de 7,8 Ha et peut traiter les eaux usées et de ruissellement collectées pour 350 000 EH (Equivalent Humain) acheminées par un réseau de collecte d'environ 1200 km. Elle traite simultanément les eaux industrielles issues de la brasserie de Champigneulles, déjà prétraitées à la sortie de l’usine, pour un équivalent de 150 000 EH. Cette station traite les eaux usées des vingt communes composant la Communauté Urbaine du Grand Nancy ainsi que des communes de Frouard, Pompey et Champigneulles.
Les grandes dates de l’évolution de cette station de traitement ont été :
- 1971 : mise en service de la station,
- 1984 : nouvelle file de traitement pour les effluents industriels de la Brasserie de Champigneulles,
- 1990-1995 : programme de couverture des ouvrages et dispositifs de désodorisation,
- 1996 : mise en service de nouveaux prétraitement urbains,
- 2002 : mise en service des nouveaux ouvrages de traitement de carbone et de l’azote,
- 2003 : mise en service d’un traitement tertiaire du phosphore,
- 2007 : aménagement environnemental et architectural,
- 2023 : mise en service de deux nouveaux digesteurs et injection de biométhane sur le réseau de gaz naturel.
Ce dernier chantier a nécessité un investissement de près de 13,5 millions d'euros porté par la Métropole du Grand Nancy et la société SOVEM avec le soutien financier de l'Agence de l'Eau Rhin Meuse à hauteur de 574 255 euros et de l'ADEME à hauteur de 563 240 euros.
Après film et questions, une maquette du site avec les différents endroits d’implantation nous a été présentée, avant la visite du site proprement dite. Sur la plaquette qui nous a été remise à la fin de la visite figurent les huit étapes clés de la dépollution que vous pouvez consulter sur la photo de la plaquette.
Un grand merci à madame Soazig CORBEL de la Métropole du Grand Nancy pour avoir permis cette visite, et à mesdames Sylvie Trevarin et Céline Demangeclaude de la société VEOLIA pour nous avoir guidés durant ces deux visites.
Anne Dauscher et Marc Alnot
Journée à Sainte-Marie-aux-Mines le 12 septembre 2024
Dix-huit personnes dont quatorze au départ de la région nancéenne, deux de la région dijonnaise et deux de la région de Besançon ont participé à la journée que nous avons organisée à Sainte-Marie-aux-Mines. Le matin fût consacré à la visite des anciennes mines d'argent et l'après-midi aux diverses expositions autour du patchwork.
Un peu d'histoire autour des mines
- Les premiers mineurs : des moines
La légende dit que ceux qui ont découvert les filons étaient les moines d'Echery au Xe siècle. Aujourd'hui, selon les archéologues, l'histoire des mines serait encore plus ancienne et remonterait au moins au IXe siècle. À cette époque, le minerai était exploité en creusant des puits (pingen) surtout en surface.
- La ’’ruée vers l’argent’’
Au début du XVIe siècle, la découverte d'un filon riche en argent fait grand bruit. Près de 3000 mineurs, attirés par de bonnes conditions de travail et de vie, viennent d'Europe Centrale (Autriche, Allemagne...). Ils apportent leur savoir-faire et leurs traditions, transformant ainsi le paysage de la vallée, son sous-sol et son architecture. Les seigneurs de Ribeaupierre, vassaux de la maison d'Autriche, et les ducs de Lorraine, propriétaires des mines d'un côté et de l'autre de la Liepvrette, se partagent les richesses pendant un siècle. Puis, c'est le déclin avec l'amenuisement des filons, le cours de l'argent qui s'effrite et la présence de plus en plus d'eau dans les galeries.
- La recherche désespérée
Au XVIlle siècle, l'activité minière reprend. On agrandit les galeries de mines à l'explosif. Un minerai, le cobalt, est valorisé et utilisé pour fabriquer le bleu de cobalt (coloration du verre, de la céramique...). Mais les trouvailles fabuleuses se font très vite rares. La dernière mine d'argent à Sainte-Marie-aux-Mines ferme vers 1907. Entre 1935 et 1940, une mine du nom de Gabe Gottes est rouverte pour l'exploitation de l'arsenic (utilisé en médecine et pour fabriquer du poison contre les rongeurs).
La visite des mines
C’est à notre rendez-vous à la tour des mineurs à Echery que nous nous sommes partagés en deux groupes pour participer à l'aventure des mines, visites guidées des mines proposée par l’Association Spéléologique pour l'Etude et la Protection des Anciennes Mines (ASEPAM). Cette association, née dans les années 1970, vise à étudier, protéger et valoriser un patrimoine archéologique exceptionnel, en Alsace et dans le Massif des Vosges.
Un premier groupe de sept personnes est parti en premier pour la visite de la mine d’argent St Louis-Eisenthür, visite d'environ 3 heures au total, avec une approche à pied d'environ 30 minutes sur un petit chemin escarpé. La mine, ouverte en 1549, fut l’une des plus riches exploitations de Sainte-Marie-aux-Mines. Nous avons découvert un réseau souterrain de près d'un kilomètre tel que les mineurs l'ont abandonné en 1570. Les galeries sont de forme ogivale, parfois étroites, taillées à la pointerolle (sorte de burin), avec des puits très rectilignes allant jusqu’à plusieurs dizaines de mètres de profondeur. Des reconstitutions de matériels ou d’infrastructures minières ont été réalisés : puits boisé, pompe à bras, faux-plafond, arrivées d'air, voies de roulage où circulaient les chiens de mine servant au transport des déblais.
Le second groupe, de 11 personnes, est parti un peu plus tard pour une visite plus 'facile' (galeries plus larges, longueur plus courte) de la mine Gabe Gottes, dernière mine exploitée à Sainte-Marie-aux-Mines, ouverte au 16e siècle, fermée en 1940, un lieu chargé d'histoire, idéal pour aborder la géologie et la minéralogie.
Arrivés à l'entrée des mines, nous avons été équipés de bottes, ciré et casque avec lumière, pour nous permettre d'aborder en toute quiétude notre parcours souterrain. Les visites guidées, fort intéressantes, nous ont permis d'aborder de nombreux sujets :
- la formation, dans les fentes de la terre, des filons d'argent associé principalement au cuivre, au zinc, au cobalt, à l’arsenic, à l’antimoine, et à bien d’autres métaux. Les filons de Sainte-Marie-aux-Mines étaient les plus riches de France (bien qu'il n'y ait que 0,07 % d'argent dans la galène).
- la formation des paysages environnants résultant de l'exploitation des mines, notamment la formation des haldes issues de l'amoncellement des déchets miniers,
- la vie et le travail des mineurs et des différents corps de métier utiles à l'exploitation et au traitement du minerai (charpentiers, forgerons, chimistes, concasseurs, trieurs, fondeurs..) au XVIème siècle. Des centaines de galerie ont été creusées parfois sur un mètre ou sur plusieurs centaines de mètre si un filon argentifère était découvert.
- les divers outils des mineurs (lampe à suif, pointerolle pour tailler la pierre (environ huit pointes sont nécessaires par jour), tablier en cuir pour s'asseoir, …),
- la technique d'extraction de l'argent de la galène (riche en plomb).
C'est grâce aux dessins qu'Heinrich Gross a réalisé pour le compte du duc de Lorraine au début du XVIème siècle représentant les bâtiments, les acteurs au travail et dans leur environnement, puis à notre époque au travail des spéléologues et archéologues miniers ayant étudié les vestiges souterrains laissés par plusieurs siècles d’exploitation, entre le IXe siècle et la dernière Guerre Mondiale, ainsi que toute cette vie et activités ont pu être reconstituées.
Mineurs prenant les pointerolles et entrée dans la mine avec la lampe de suif
Vue en coupe de l'intérieur de la mine
Tri des roches à la sortie de la mine
Fonderie et affinage
Déjeuner à la ferme auberge
Vers 12h30, après nous être tous rassemblés à la sortie de nos visites respectives, nous nous sommes dirigés en voiture au col des Bagenelles à la Ferme-auberge Graine Johé, pour notre pause déjeuner autour d’un repas marquaire.
Visite autour du patchwork
Vers 14h30, nous sommes redescendus dans la vallée pour une visite libre autour des activités patchwork présentes à Sainte-Marie-aux-Mines.
Au cours de cet événement, certains d'entre nous ont pu passer au magasin de L'OSEPAM, situé dans l'espace Patckwork à Sainte-Marie-aux-Mines.
Le Carrefour Européen du Patchwork à est un événement culturel de référence pour tout le continent européen. Chaque année, en septembre, des milliers de visiteurs venus des quatre coins du monde s’y retrouvent pour quatre jours intenses autour des arts du fil.
Amateurs, experts mais aussi curieux y découvrent plus de 35 expositions d’artistes et collectionneurs de renommée internationale pour des expositions inédites : c’est chaque année plus de 1000 œuvres à admirer dans les 17 sites qui font du Val d’Argent la capitale des arts textiles en Europe !
Un espace commercial, en accès libre, propose une centaine de stands avec les plus grandes marques et les dernières nouveautés : machines à coudre ou à quilter, fils, mercerie, tissus pour patchwork, molleton, littérature, magazines, accessoires et bien plus encore !
Chaque année c’est également un riche programme de cours qui est proposé avec des professeurs-experts qui ont à cœur de transmettre leur savoir et leurs techniques dans des ateliers et des séminaires passionnants.
Cette journée se termina par un retour sur Dijon et Besançon vers 15h pour les uns, et sur Nancy vers 17h pour les autres.
Un grand MERCI à tous nos photographes, Anne, Jean-Claude, Marc, Monique et Yveline.
Marc Alnot et Anne Dauscher
Journée bois à Epinal le 6 juin 2024
Vingt-six personnes dont vingt-quatre au départ de la région nancéenne et deux de la région dijonnaise ont participé à la journée bois que nous avons organisée à Épinal dans les Vosges, Epinal aussi connu pour sa célèbre imagerie.
Nous avons été accueillis par Mr Sébastien Thiébaux, chargé de mission des relations internationales à l’ENSTIB (École Nationale Supérieure des Technologies et Industries du Bois (univ-lorraine.fr) ). Des boissons chaudes et froides ainsi que des viennoiseries nous ont été proposés à notre arrivée dans le hall d’accueil, geste particulièrement apprécié par tous nos adhérents. Durant cette collation, nous avons pu nous intéresser et discuter avec Mr Thiébaux de diverses réalisations des élèves exposées dans ce hall.
Nous avons ensuite assisté à l'exposé du Pr Pascal Triboulot, membre fondateur (1985) et directeur honoraire de l'ENSTIB. Cette présentation a été faite dans l’amphi Philippe Seguin de deux cents places, de conception entièrement bois.
Le Pr Triboulot nous a d'abord montré un petit film réalisé par les élèves de l'ENSTIB présentant les diverses formations et activités de l'école et leur joie de vivre au sein de cette école 'décentralisée'.
Il nous a ensuite présenté plus en détail les enjeux et les cursus de l'ENSTIB qui forme quelques 400 étudiants par an sur une durée de trois ans. La ressource bois plus particulièrement dans le domaine de la construction, justifie en partie, cette école du bois. C'est une des écoles qui dépend de l'Institut National Polytechnique de Lorraine et la seule grande école française à former des ingénieurs capables de s'investir dans tous les secteurs socio-économiques et industriels de la filière bois (énergie, environnement, bâtiment, aménagement, production et logistique). Au bout de leur cursus, les ingénieurs trouvent un emploi dans la filière bois-forêt en moyenne dans neuf jours pour un salaire moyen de 33500 € brut. De nombreux partenariats industriels sont aussi développés au sein de l'école permettant de financer de nombreux équipements. Trois laboratoires de recherche (des recherches confidentielles empêchent leur visite) et deux centres techniques sont aussi hébergés dans l’école.
Nous avons ensuite assisté à la conférence très intéressante et instructive du Pr Triboulot sur le thème ‘Peut-on se passer du bois ?’, conférence disponible sur notre site avec l’accord de son auteur. Nous ne relaterons donc pas dans ce compte-rendu toutes les informations qui sont disponibles pour toute personne intéressée. Il nous a notamment informé sur la ressource bois dont la France est un grand producteur, y compris pour l’exportation. Quelques exemples de calcul, liés à l’écologie, ont éclairé ses propos. Nous n’en citerons qu’un à savoir : pourquoi n’avons-nous pas pris des chênes de la région parisienne pour reconstruire Notre Dame de Paris, alors que cette même forêt parisienne n’a besoin que de moins d’un jour pour produire la quantité de bois nécessaire aux réparations.
A la suite de son exposé, de nombreuses questions lui ont été posées auxquelles le Pr Triboulot a répondu avec précision et clarté.
Conférence de Pascal Triboulot
(avec l'accord de l'auteur)
Suite à cette conférence, nous avons été guidés par Mr Thiébaux pour la visite de l’école. Dans une grande halle, nous avons pu apprécier la partie industrielle, avec un parc de machines-outils, souvent de dernière génération, mis à la disposition des élèves. Les conceptions et réalisations au sein même de l’école des projets étudiants dans tout type de domaine (innovation, construction, mobilier, production d’énergie entre autres) nous ont également été présentées.
Les affiches réalisées pour les entreprises qui ont participé à la réparation de Notre Dame de Paris, ont été effectuées à l’ENSTIB.
Il nous a ensuite présenté la partie enseignement, qui comprend notamment deux amphithéâtres de deux cents places, uniquement dédiés à l’enseignement.
Les étudiants sont logés dans des bâtiments de conception bois construits par la mairie d’Épinal. Ils sont, au dire de Mr Thiébaux, ravis d’être à Épinal, dans un cadre naturel, la vie étudiante à Épinal n’ayant rien à envier à celle de grandes villes universitaires.
Après cette visite, nous nous sommes dirigés à pied, accompagnés de Mrs Triboulot et Thiébaux, au restaurant le Best Western La Fayette pour notre pause déjeuner.
Après le repas, et les départs des Mrs Triboulot et Thiébaux, a eu lieu la visite de XYLOLAB (Xylolab - Votre lieu de création bois). Cette structure permet entre autres, le départ de start-up, en leur permettant l’utilisation de machine outils bois et des locaux sans avoir à investir. Cette structure est gérée par la ville d’Epinal elle-même.
A notre arrivée, Mme Sandra Lemaire puis Mr Martin Sajous (ingénieur ENSTIB) nous ont présenté la structure et les activités réalisées au sein de XYLOLAB. Cette structure accueille et accompagne, suite à une formation initiale, toute personne même des particuliers, pour réaliser ses propres créations en bois. Elle gère également les outillages ainsi qu’un stock de bois, les utilisateurs pouvant y acheter ce qui leur manque. Mr Sajous s’est ensuite chargé de nous piloter pendant la visite, nous montrant locaux, machines-outils (découpe laser de bois, ponceuses, raboteuses, et tous les outils pour le travail du bois en entreprise), et les utilisateurs du moment.
C’est en fin d’après-midi, après quelques achats de réalisations bois fabriquées dans les ateliers de XYLOLAB, que notre visite s’est terminée. Les adhérents A3Centre-Est ont été ravis de leur journée à Épinal.
Un merci, à la mairie d’Épinal, ainsi qu’à la direction de l’ENSTIB, pour cette visite.
Un grand MERCI, à tous les intervenants, à savoir Madame Sandra Lemaire et Messieurs Martin Sajous, Sébastien Thiébaux, Pascal Triboulot pour leurs différentes contributions lors de cette journée bois à Épinal.
Marc Alnot et Anne Dauscher
film sur la journée bois à Épinal
Réunion du jeudi 14 mars 2024
Vingt et une personnes se sont retrouvées au restaurant "Les têtes brûlées" situé à Tomblaine pour un déjeuner convivial au cours duquel Marc Alnot a présenté les futures activités du groupe, à savoir :
- en juin, journée sur la thématique du bois à Epinal,
- en été, visite des mines d'argent de Sainte Marie aux Mines, en collaboration avec la région Alsace,
- en automne, visite de la station d'épuration de Maxéville.
Ce fut l'occasion de nous retrouver dans un cadre accueillant et original situé au pied de l'aéroport du Grand Nancy - Tomblaine, nous permettant d'assister (en silence) à l'envol et à l'atterrissage de quelques avions derrière de grandes baies vitrées.
Après le repas, une dizaine de personnes s'est rendue sur le site proche de Urbanloop SAS, société fondée en 2019, qui développe un système de transport public urbain à faible impact écologique. Avant d'être implantées de manière pérenne sur un circuit de 3,5 km à Nancy, les premières capsules de transport seront mises en service au printemps 2024 sur la ligne pilote de Saint-Quentin-en-Yvelines, dans le cadre des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris.
Anne Dauscher
Réunion du jeudi 22 février 2024
Visite du LEMTA (Laboratoire Énergies et Mécanique Théorique et Appliquée) et de l'ENSEM (École Nationale Supérieure d’Electricité et de Mécanique) à Vandoeuvre, avec présentation des activités sur la pile à combustible et du véhicule ECO MARATHON.
Vingt personnes ont eu la chance et le plaisir d’effectuer cette visite, grâce à l’implication de notre collègue Jean-Pierre SARTEAUX.
Nous avons été accueillis par Mr Jérôme DILLET, ingénieur CNRS détaché au LEMTA, et par des étudiants du club ENSEM de l'éco-marathon.
Mr DILLET nous a présenté les activités de l'équipe Hydrogène et Systèmes Electrochimiques du LEMTA. Elles concernent toute la chaîne énergétique de l’hydrogène ; de sa production par électrolyse, à son stockage par compression électrochimique et à son utilisation dans des piles combustibles à membrane.
Une pile à combustible est un montage en série de plusieurs cellules. Chaque cellule est constituée d’un sandwich de deux plaques collectrices du courant où à l’intérieur est inséré un assemblage d’une membrane et de deux électrodes. Le catalyseur utilisé dans les électrodes reste à l’heure actuelle généralement le platine.
Le laboratoire dispose d’une dizaine de bancs d’expérimentation sécurisés pour tester des petites cellules instrumentées et segmentées de pile à combustible. Ils cherchent à comprendre les phénomènes locaux de transport de charges, de matière et de chaleur dans le cœur de pile notamment dans les électrodes et dans la membrane.
Des études expérimentales sont combinées à des études de modélisation pour atteindre une meilleure efficacité des systèmes.
Deux verrous limitent notamment le déploiement de ces systèmes sur le marché : la durabilité des piles à combustible et le coût des éléments (membrane et catalyseur platine qui est un métal stratégique, rare et onéreux).
Ces recherches sont réalisées avec des partenariats universitaires nationaux et internationaux ainsi qu’avec des industriels comme Bosch, Symbio, Michelin, Faurecia, Breton, Fiat et des startups.
Ils mènent également une mission de formation des étudiants et de sensibilisation du grand public en participant par exemple à la compétition éco-marathon avec le véhicule Urban2 hydrogène de l’école d’ingénieur ENSEM.
Les étudiants nous ont présenté le véhicule Urban2, qui a concouru en 2023 , dans la catégorie "Urban Hydrogène". En mai, il a sur le circuit Paul Armagnac à Nogaro en France, obtenu le score maximum de 178 km/m3 d’hydrogène consommé. Ce qui lui a permis de concourir au World Championship à Bangalore en Inde en octobre où il est arrivé second, remportant le titre de véhicule à hydrogène le plus efficace du mondial.
Durant la dernière finale, les véhicules à combustion interne bien plus explosifs ont dominé les six premiers tours sur dix. Puis ne cessant de gagner en vitesse, l’Urban2 et son pilote sont parvenus à remonter à la seconde place à 0,7 seconde du premier, se hissant au rang de vice-champion du monde. Un résumé de l'aventure peut être trouvé dans le fichier joint.
La société Shell élabore les règles de cette compétition de l’éco-Marathon, règles qui changent chaque année.
Pour clôturer cette visite, encas et boissons nous ont été gracieusement proposés.
Un grand merci aux directeurs du LEMTA M. Olivier LOTTIN et de l’ENSEM M. Jean-François PETIN, à Mme Sophie DIDIERJEAN, à M. Jérôme DILLET, à M. Pascal FONTAINE (Fondateur du club) et aux étudiants du club ENSEM de l’éco-marathon.
Un film disponible sur CNRS Image, ''Hydrogène, la révolution verte’’, pourra vous orienter sur l'usage, dans les prochaines années, des piles à combustibles.
Marc ALNOT
2023
Réunion du 28 novembre 2023 à la Délégation Régionale (DR) Centre-Est
Après un café d'accueil, et un discours de bienvenue par Madame Helmer-Laurent, Déléguée Régionale Centre-Est, notre réunion de reprise, où 21 de nos membres étaient présents, s'est déroulée de 10h à 12h dans la salle Mercure.
Madame la Déléguée Régionale est ravie que les activités des A3 pour promouvoir la culture scientifique et le savoir, qui sont l'ADN du CNRS, puissent reprendre en 2024. Elle fait le constat de la joie que tous ont à se revoir. Elle nous fait part de l'importance de ces moments de solidarité dans un monde individualiste. Il faut continuer à soutenir par nos actions la maison CNRS.
Afin d'encourager nos activités, elle suggère une meilleure communication lors du stage de préparation à la retraite et insiste sur le recrutement non seulement des anciens et aussi des amis du CNRS.
Marc Alnot fait ensuite une présentation du site de l'A3 et plus particulièrement de la Page Centre-Est dont il s'occupe. Les points suivants sont alors abordés :
- Présentation du flyer A3 de la région Centre-Est. Le site régional est directement accessible en cliquant sur le QR code, utile pour essayer de trouver de nouveaux adhérents, non seulement CNRS, mais aussi amis. Une présentation du flyer sera faite lors du repas des retraités organisé par le CAES Nancy le 15/12/2023.
- Présentation des membres du nouveau bureau, dont Jean-Pierre Sarteaux était absent pour cause de Covid
- Il faut être à jour de ses cotisations pour pouvoir bénéficier de l'assurance MAIF souscrite au niveau national en cas de problème lors de l'une des activités proposées.
- Présentation des contacts utiles à Paris
- Description succincte des activités qui ont été organisées par Bernard Maudinas, de 2005 à 2018, en général 2 à 3 visites par an et une assemblée générale suivie d'un repas collectif.
- Présentation du programme prévisionnel culturel et scientifique pour l'année 2024
Puis quelques questions diverses sont alors abordées :
- Pourquoi les voyages organisés au niveau national sont-ils devenus plus courts ? Cela ne vaut plus la peine de se déplacer pour partir de Paris.
- Quelles peuvent-être les interactions avec les différents groupes de la région Centre-Est ?
- Question du problème de la logistique et du coût pour organiser des activités dans un périmètre lointain, dépendant en partie du nombre de participants potentiels (coût d'un bus ?). Est-ce le but des A3 locaux d'organiser de telles activités ?
- Comment attirer les jeunes retraités, notamment dans la tranche 65-75 ans ?
Un consensus semble se dégager pour organiser dans un premier temps un repas commun dans un restaurant proche de Nancy.
Puis Marc Alnot présente deux films, le premier réalisé par lui même lors de sa sortie au Hohneck organisée par les A3 de la région Alsace, qui montre les interactions possibles entre différentes régions, l'autre sur l’hydrogène réalisé en 2020 par Les Echo et disponible sur Youtube L’hydrogène va-t-il révolutionner l'énergie, l'hydrogène étant un des sujets proposés pour 2024.
Après une discussion entre tous les participants, notre réunion prend fin vers vers 12h.
Anne Dauscher
Film sur le Hohneck du 27 septembre 2023
HOMMAGE 2023
à Claude LORIUS, médaille d'Or du CNRS 2002, le 20 juin 2023 à Nancy, Salle Sadoul (Image’Est)
Pierre-Henri Blard, chercheur en paléoglaciologie, Guillaume Paris, chercheur en paléoenvironnements, Charlotte Prud’homme, chercheuse en paléoclimats, nous ont expliqué sous un angle différent comment les traces du climat passé nous enseignent sur le climat actuel, ainsi que leurs outils et méthodes de travail développés au CRPG (CNRS/Université de Lorraine).
C'est en observant les bulles s'échappant des glaçons de son verre de whisky que Claude Lorius (ici en 2008) eut l'intuition initiale de ses futurs travaux
De nombreux films lui ont été consacrés dont certains disponibles sur CNRS Images Claude LORIUS
Marc Alnot
2018
DE L’ART NOUVEAU A ARTEM, HISTOIRE D’UN CAMPUS DU TROISIEME MILLENAIRE
Les adhérents A3, présents à l'AG nationale à Nancy le 7 juin 2018, ont pu bénéficier d'une visite guidée sur le site ARTEM (Art, Technologie et Management) des installations et des instrumentations scientifiques majeures de l'Institut Jean Lamour (IJL). En introduction à la visite, Stéphane Mangin, professeur à l'Université de Lorraine, a présenté les différentes structures du site et les activités de recherche de l'Institut.
A la fin du XIXe siècle, un mouvement de rénovation des arts décoratifs, de l’architecture et des sciences survient en Europe de l’ouest et aux États-Unis. La Lorraine, particulièrement touchée par les événements politiques et sociaux dans les conflits franco-allemands, est paradoxalement stimulée par l’arrivée des Alsaciens Lorrains qui fuient les territoires occupés par l’ennemi. NANCY devient alors une capitale intellectuelle et artistique, avec une économie locale en forte expansion avec les activités minières (fer) et industrielles (brasseries, tanneries, verreries, …).
L’Art Nouveau s’installe en réaction au machinisme dominant de plus en plus. La notion d’Art investit toutes les productions artisanales : architecture, mobilier, vaisselle, porcelaines, verres, bijoux, tapisseries, autant de marques d’un nouveau style de vie au quotidien. Art et Science sont de plus en plus interconnectés. L’École de Nancy, fondée en 1901, représente la parfaite Alliance provinciale des industries d’Art. L’exposition universelle de Paris en 1889, l’exposition d’arts décoratif et industriel lorrains de 1894 puis l’exposition universelle de l’est de la France en 1909 sont autant d’événements internationaux illustrant l’excellence du savoir-faire lorrain. Les noms de Henri Poincaré, Émile Gallé, Eugène Vallin, Antonin Daum, Louis Majorelle, Victor Prouvé, Charles-Désiré Bourgon, Bastien Lepage, Émile Friant, Lucien Weissenburger, Jacques Gruber…. restent encore aujourd’hui très connus dans le monde entier. A la fin de la première guerre mondiale, le style 1925 « Art Déco » supplante l’Art Nouveau qui va entrer dans un déclin progressif au cours du temps.
Et les milieux universitaires ?
En France, l’Université a été longtemps tenue à l’écart de la formation des cadres pour l’Industrie. Depuis la révolution de 1789, cette formation était assurée par des écoles spéciales créées en fonction des besoins particuliers comme l’École polytechnique et le CNAM (Conservatoire national des arts et métiers) en 1794, l’ENAM en 1806 et l’École Centrale et des Arts en 1829…. La Faculté des Sciences de Nancy est créée en 1854 et l’enseignement supérieur sera renforcé au nom d’un « patriotisme de la frontière » après la sévère défaite de 1870 et la dissolution des facultés françaises par le gouvernement impérial allemand en 1872. Pourtant entre 1875 et 1878, à Strasbourg, une nouvelle université accueillera plus de mille étudiants confirmant la volonté politique prussienne d’accorder une importance particulière à l’université dans la germanisation des pays annexés.
A Nancy, les anciennes institutions strasbourgeoises sont accueillies dans des conditions difficiles, dispersées dans la ville notamment dans les locaux vétustes du Palais universitaire place Carnot. Avec le soutien du ministère de l’enseignement supérieur, l’alsacien Albin Haller et le lorrain Ernest Bichat, jeunes universitaires, créent en 1889, dans le cadre de la Faculté des Sciences, un institut chimique à l’image des instituts allemands. Ce n’est qu’à partir de 1894 que les milieux scientifiques et les milieux universitaires se rencontrent au sein de la Société des Industriels de l’Est. Le principal - voire le seul - mécène, l’industriel Solvay se distingue par l’importance et la constance de ses dons qui ont permis notamment les créations du Laboratoire d’électrochimie (1897), de l’Institut d’électrotechnique (1900), de mécanique (1905) et de géologie (1908).
L’Institut métallurgique et minier est créé en 1919, avec une direction bicéphale comprenant un professeur de la faculté des sciences et un ingénieur du corps des mines, au sein de l’université. L’École des Mines de Nancy (EMN) reste toujours sous la tutelle du ministère de l’enseignement supérieur et non du ministère de l’industrie comme à Paris ou à Saint-Etienne.
Avec l’arrivée de Bertrand Schwartz en 1947 à la tête de l’EMN, l’école acquiert les bâtiments en cours de construction et initialement prévus pour un hôpital d’enfants. En 1957 B. Schwartz est élu professeur associé et chargé de la direction de l’administration et des études aux côtés du professeur René Faivre directeur de la recherche. La « réforme Schwartz » propose un programme ambitieux de formation des ingénieurs pour l’ensemble des écoles françaises. Le colloque de Caen (1956) avait déjà souligné l’insuffisance du nombre de chercheurs et donc la nécessité d’intégrer des laboratoires de recherche dans les écoles. Pour ce faire, des postes au CNRS sont notamment réservés pour les élèves ingénieurs volontaires. En 1970, l’EMN devient l’École Nationale Supérieure de la Métallurgie et de l’Industrie des Mines (ENSMIM) et rejoint les autres ENSI au sein de l’Institut National Polytechnique de Lorraine (INPL) nouvellement créé. L’ENSMIM tisse alors de nouvelles alliances avec l’École de commerce de Nancy, en pleine restructuration et au statut particulier, à la fois universitaire par ses liens avec la faculté de droit et privé par ses liens avec la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI ) de Meurthe-et-Moselle.
A l’origine en 1999, avec l’opération nationale « Université du troisième millénaire », le projet ATM (Arts, Technologies, Management) ambitionnait de réunir, sur le même site et avec le même groupement interdisciplinaire, l’École des Mines, l’Institut Commercial de Nancy (ICN) et l’École des Beaux-Arts de Nancy. Les directeurs pionniers étaient respectivement Claude Cremet, Serge Vendemini et Patrick Talbot.
Nous n’aborderons pas ici les détails de l’extrême complexité d’un tel dossier ni les multiples péripéties politico-administratives universitaires locales et nationales pour ne retenir que les principales étapes dans l’historique de ce projet majeur et novateur. Nous ne mentionnerons pas non plus les nombreux intervenants, parfois acteurs positifs ou opposants résolus. L’originalité statutaire de ces deux établissements (EMN et ICN) a sans doute favorisé leur rapprochement dans l’élaboration du projet ATM dès 1996-1997, celui-ci visant la création du premier pôle français d’excellence en Sciences de l’Ingénieur et Sciences du Management, l’ensemble dans une structure de groupe respectant l’identité de chacune des composantes. Parmi les campus « Enseignement supérieur-Écoles-Entreprises » prévus en 1998, on peut citer Lyon, Strasbourg, Grenoble, Toulouse, Lille, Rennes, en l’absence de Nancy qui respectait pourtant déjà le cahier des charges pour le label « Pôle universitaire de province » (PUP). Dans un sursaut régional lorrain, le maire André Rossinot souhaite que l’Université soit le fer de lance du Grand-Nancy. La reconstruction de l’ENSMIM figure parmi les projets prioritaires, après les travaux d’extension de l’ENSIC et la plate-forme d’étude du traitement des déchets !
Le projet ARTEM prend largement en compte les conclusions du rapport Attali (1998) remis à Claude Allègre alors ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche. C’est un appel à l’innovation dans ce secteur, tenant compte du cadre mondial de plus en plus concurrentiel. (J’avais d’ailleurs participé à l’étude demandée à l’INPL par le ministère de tutelle, pour la valorisation de ses travaux de recherche). Au sein de l’INPL, rassemblant les grandes écoles nancéiennes, l’EMN a toujours cultivé sa différence et affirmé son désir d’autonomie. De 1991 à 2001, Claude Cremet (ingénieur des Mines) dirige l’EMN. Au sein de l’École, il accentue les valeurs du monde industriel et réactive l’Alliance avec les autres écoles des mines. Le directeur joue encore de plus d’ambition en intégrant une dimension artistique avec l’École d’Art de Nancy aux côtés des deux autres établissements déjà mentionnés. ARTEM apparaît alors comme un objet de métamorphose de l’École de Nancy et s’inscrit dans la continuité de l’histoire nancéienne. L’ancienne École municipale de dessin et de peinture, qui avait contribué à la formation d’artistes de talent comme Émile Friant, Louis Hestaux et Victor Prouvé, devient en 1882 l’École municipale et régionale des Beaux-Arts puis, en 1919, Victor Prouvé obtient le titre d’École Régionale des Beaux-Arts et Arts appliqués. Le projet ARTEM représentera une chance historique pour cette école à la recherche d’une nouvelle dynamique.
Dans les années 80, l’abandon par les militaires de plusieurs casernes au centre de Nancy offre alors une opportunité foncière pour la construction des futurs locaux, dédiés à ARTEM, sur le site de la caserne Molitor. Le projet universitaire rejoignait, de ce fait, la politique urbanistique du « Grand- Nancy » avec le développement d’un quartier de ville doté de nouvelles constructions de logements, de bureaux, de commerces et de services de proximité.
L’année 2000 marque la volonté industrielle forte du soutien au projet ARTEM et en 2005 a lieu l’assemblée générale constitutive de l’Association « ARTEM Nancy » avec la tenue en 2006 de la première Assemblée Générale chargée de la concrétisation du projet. En 2009 est officialisée la création de l’ISAM-IAE (Institut d’Administration et de Management) attaché au réseau des IAE (Institut d’Administration des Entreprises). L’ICN devient École de management lié, pour la recherche au CEREFIGE (Centre Européen de Recherche en Économie Financière et Gestion des Entreprises) et reste dans le monde concurrentiel des écoles de commerce.
C’est en 2008 que commence véritablement le chantier conçu par l’architecte Nicolas Michelin. L’École des Mines occupe 18 500 m2, l’ICN Business School et l’ISAM-IAE 13 600 m2 et l’ENSA (École Nationale Supérieure des Arts de Nancy) 8 600 m2, pour une enveloppe globale excédant les 25 millions d’euros ! Une vaste galerie transparente de 700 m, au toit rose et bleu, est ouverte au public lors de manifestations scientifiques ou culturelles. En 2012, l’EMN s’installe sur le campus suivie en 2016 par l’ensemble ICN-ISAM , l’Institut Jean Lamour (IJL) et enfin en 2017 par l’ENSA.
L’IJL, unité mixte Université de Lorraine - CNRS, est indépendante de l’association ARTEM mais bénéficie de tous les aménagements annexes (restaurant universitaire, médiathèque, maison des langues et de la culture, …). Les premières réflexions sur sa future création remontent aussi à l’émergence du projet ARTEM. L’IJL emploie aujourd’hui environ 500 personnes dont près de 200 enseignants-chercheurs. Vingt-trois équipes de recherche, représentant quatre départements, s’investissent dans la physique de la matière et des matériaux, la physicochimie des solides et des surfaces, la science et l’ingénierie des matériaux et de la métallurgie et les nanomatériaux, l’électronique et le vivant. L’Institut dispose de plus de 1 800 instruments scientifiques dont le tube DAUM (Dispositif d’Analyse Ultravide de nanoMatériaux), unique au monde et long de 70 m. Cette instrumentation permet de stabiliser et d’étudier les atomes dans un environnement ultra pur et Il est à noter que 30 m du tube sont réservés aux utilisations des entreprises extérieures. Un laboratoire international vient d’être créé avec l’université de San Diego en Californie, sans compter les nombreuses collaborations de recherche en Europe et dans le monde entier.
En 2019, la villa ARTEM devrait voir le jour pour faciliter le passage entre les études et l’emploi des jeunes diplômés. Cet incubateur offrira pendant deux ans les conditions matérielles nécessaires à l’éclosion d’un projet entrepreneurial par exemple. L’association Artem entreprises réunit plus de quarante chefs d’entreprises pour une meilleure fertilisation croisée des savoirs et des pratiques. L’originalité du projet pédagogique est de faire travailler ensemble, dans des équipes pluri-disciplinaires, des ingénieurs et des élèves ingénieurs culturellement différents mais aptes à communiquer et à faire preuve de créativité.
Ultérieurement, un collège et un centre de formation pour adultes (CFA) seront implantés également sur le même site géographique. La scolarité sera ainsi possible, dans le même lieu, du collège au doctorat, avec un large choix de formations tout au long de la vie professionnelle.
Ce sont déjà plus de 4 000 étudiants qui travaillent sur le campus ARTEM, partie intégrante du technopôle Henri Poincaré (pôle santé, sciences, techniques, enseignement supérieur, recherche et entreprises, rassemblant plus de 15 000 personnes), fleuron de la Métropole du Grand-Nancy.
La longévité politique exceptionnelle de Monsieur André Rossinot (maire de Nancy de 1983 à 2014 puis Président de la Métropole) a, sans aucun doute, facilité l’élaboration et la réalisation de ce complexe mais passionnant dossier, en partenariat avec tous les responsables locaux et nationaux concernés. Nous ne pouvons que souhaiter une longue et fructueuse vie au jeune campus universitaire nancéien ARTEM qui représente aussi un véritable challenge pédagogique et socioéconomique.
Pour approfondir cet article, les deux ouvrages ci-dessous sont à recommander : Sciences et techniques en Lorraine, MJC Pichon (2001) et L’École des Mines de Nancy 1919-2012, Françoise Birck, Éditions universitaires de Lorraine (2013). Ainsi que le site en ligne : Grand Nancy
Bernard Maudinas
Visite de la Société TRACIP - Zone d’Activités Le Breuil à Messein (54) - 12 janvier 2018
Vingt huit personnes ont eu la chance et le plaisir d’effectuer cette visite, grâce à l’implication de notre collègue Jean-Pierre Sarteaux, familier de l’entreprise.
En 1994, PCM Assistance était créée par M. P. Joliot et devenait le pionnier de la récupération de données numériques en France. Aujourd’hui, la société TRACIP, dirigée par G. Kauffmann, jeune ingénieur de 34 ans, compte une trentaine d’employés, en majorité issus de l’Université de Lorraine. Elle s’investit principalement dans la recherche et la récupération de données sur supports médias endommagés.
Les laboratoires sont installés dans des locaux particulièrement sécurisés avec armoires fortes et procédures très strictes, pour le respect d’une totale et exceptionnelle confidentialité. Les procédures utilisées respectent les niveaux d’exigence de sécurité les plus élevés, avec accès à tous les outils disponibles dont la salle blanche (ISO 5 class 100), pour les cas les plus difficiles.
En cas de besoin, des équipes d’ingénieurs peuvent se rendre au sein des locaux d’entreprises ou des administrations avec le même respect scrupuleux des procédures de sécurité interne, grâce à l’utilisation d’un laboratoire mobile parfaitement équipé et capable d’intervenir rapidement partout en France.
En tant que premier centre d’expertise judiciaire en France, TRACIP apporte son savoir-faire et son expérience dans la création de laboratoire d’investigation numérique, le conseil, la formation et la sensibilisation aux problématiques de l’investigation numérique, le conseil et l’accompagnement pour la conduite d’enquêtes diverses et la récupération de données critiques devenues inaccessibles suite à une panne matérielle ou une agression éventuelle.
Plus récemment TRACIP s’investit également dans les tests ADN, au sein d’un laboratoire mobile permettant d’obtenir des résultats dans des délais exceptionnellement courts !
Avec les solutions « clés en main » TRACIP, les entités gouvernementales, les forces de l’ordre ou les militaires qui sont amenés à traiter des données numériques peuvent s’appuyer sur un partenaire de confiance pour la création de leurs cellules de lutte contre la cybercriminalité.
Nous avons beaucoup apprécié cette découverte d’une pépite lorraine discrète par obligation mais efficace dans l’action !
Trente trois adhérents ont partagé, à proximité, un déjeuner convivial alliant AG amicale et informelle, échange d’informations diverses et programmation de nos activités 2018, avec surtout la tenue à Nancy de notre AG A3 nationale.
Bernard Maudinas
2017
21 décembre 2017 - Conférence sur l'Inde TEMOIGNAGE DE DEUX ANNEES EN INDE par Jean-François RAMON, Directeur de l’Alliance Française de DEHLI et de la Fondation Alliance Française pour l’INDE et le NEPAL (2016-2017).
Malgré de nombreuses défections de dernière minute, pour différentes raisons, vingt cinq adhérents ont eu le plaisir d’assister, le 21 décembre 2017, dans la salle de conférences de l’INIST, à la causerie de notre collègue, détaché du CNRS à l’Alliance Française en INDE et au NEPAL.
Cette rencontre très conviviale a permis d’actualiser nos connaissances sur cet état démocratique, de plus de 1,3 milliards d’habitants, 7e pays le plus vaste et en pleine croissance économique, placé en cinquième position dès 2018, devançant déjà la France et la Grande-Bretagne ! Bollywood représente la plus grande industrie cinématographique du monde ! Cette République parlementaire fédérale, inspirée du parlementarisme britannique, comportant 29 États et 7 territoires, reste la plus grande démocratie du monde depuis 1950. Les frontières sont communes avec le Pakistan, la Chine, le Népal, le Bhoutan, le Bangladesh et la Birmanie. On y compte 234 langues maternelles dont 122 « importantes », le hindi et l’anglais sont les langues officielles aux côtés de 18 langues officielles dans différents États et territoires. Narendra Modi (Bharatiya Janata Party, droite nationaliste) est Premier ministre depuis 2014.
Depuis les origines de la civilisation hindoue, l’importance du formalisme religieux est un fait fondamental dans ces multiples communautés de croyances et de mœurs. Les nombreuses influences étrangères ont façonné ce continent tout au long des siècles précédents. L’Inde est la terre de naissance des quatre religions majeures : l’Hindouisme (dès 3000 av. JC, civilisation de l’Indus, période védique), le Jainisme (7ème av. JC), le Boudhisme (5ème av. JC) et le Sikhisme (15ème après JC). Islam, christianisme et zoroastrisme (les parsis) ont été « importés » dans le courant du premier millénaire. Aujourd’hui la répartition des communautés est la suivante : hindous 80 %, musulmans 14 %, chrétiens 2,3 %, sikhs 1,7 % et boudhistes 0.7 %. Les monuments, les sculptures, les tableaux et les symboles, divers animaux ou végétaux sont autant d’illustrations des pratiques de ces différentes croyances toujours très présentes. Les nombreuses projections nous invitent au tourisme dans les sites les plus pittoresques reconnus unanimement, en prenant bien soin d’éviter, si possible, les zones urbaines dont la pollution dépasse l’imagination !
Jean-François Ramon nous a fait partager, avec grande franchise, son expérience asiatique faite d’espoir et d’interrogations concernant le rôle des pays européens, et plus particulièrement de la France, dans sa mission culturelle universelle et son impact économique, avec une meilleure visibilité cohérente et une plus grande efficacité face à la concurrence internationale actuelle exacerbée.
L’orateur s’est prêté de bonne grâce au jeu des questions variées émanant de la curiosité de l’auditoire attentif.
La Fondation de l’Alliance française est née en 1833 grâce à l’initiateur Paul Cambon, Ambassadeur à Constantinople et à Londres et au fondateur Pierre Foncin, Inspecteur général de l’Instruction publique. Parmi les pères fondateurs, on peut citer Ernest Renan, Ferdinand de Lesseps, Jules Verne, Gaston Maspero, Louis Pasteur et Jules Ferry. L’Alliance française est « une libre association d’hommes libres » (Marc Blancpain).
Mentionnons juste quelques dates dans la longue histoire de l’Alliance :
1883 Création de l’Alliance française à Paris.
1886 Ouverture d’Alliances à Alexandrie, Constantinople, Londres, Mexico, l’ile Maurice, Prague, Rio de Janeiro, Shangai, ….
1943 à l’occasion du 60e anniversaire, le général de Gaulle, Président d’honneur, prononce son fameux discours à Alger.
1982 Création d’une délégation générale aux États-Unis.
1998 Renaissance des Alliances françaises en Chine et en Russie
2007 1071 Alliances françaises, présentes dans 133 pays sur les 5 continents, enseignent à plus de 450 000 étudiants.
En Inde et au Népal, il y a 15 Alliances françaises avec 360 enseignants, 26 500 étudiants et 1067 manifestations culturelles.
L’appartenance à l’Alliance est un plus reconnu pour tous ses membres et dans tous les pays concernés.
Nous remercions encore très chaleureusement Jean-François et son épouse Nathalie qui nous ont pris la main dans ce périple dans l’Inde complexe antique et moderne.
Bernard Maudinas
- 17/10/2017 : Visite effectuée au CEA Tech de Metz le 17 octobre 2017. Une vingtaine d’adhérents A3 Centre-Est ont découvert l’importance du Technopôle Metz 2000, situé dans un très bel environnement de verdure et d’espace aquatique.
Ce campus de l’Université de Lorraine rassemble les établissements ENIM, ENSAM, ISEA, IPEM, Georgia Tech, … ainsi que des structures dédiées aux transferts technologiques et aux relations avec les entreprises.
Depuis plus de trente ans, le CEA (Commissariat à l’Énergie Atomique et aux énergies alternatives) est fortement présent dans les milieux industriels de tailles très variées. Le LETI, Institut de recherche technologique de CEA Tech, spécialisé dans les micro et nanotechnologies et leur intégration dans les systèmes et bien connu de tous, reste un pionnier dans les transferts technologiques aux entreprises et à l’origine de la création de nombreuses sociétés dont certaines avec un grand nombre de personnels ingénieurs et techniciens. Par ailleurs, les relations contractuelles du CEA EPIC avec les EPST, dont le CNRS, sont permanentes depuis les années 80 !
Plus récemment CEA Tech a implanté sept « showrooms » (Lille, Paris-Saclay, Nantes, Bordeaux, Toulouse, Grenoble et Metz) pour présenter ses résultats de recherche sous forme de démonstrateurs interactifs et pédagogiques. Les entreprises, petites ou grandes, peuvent ainsi découvrir les évolutions technologiques et identifier de nouvelles pistes d’innovation pour leurs procédés de fabrication, leurs produits actuels ou souhaités, sans oublier leur gestion tant technique qu’humaine.
Chaque plate-forme CEA Tech régionale est spécialisée en fonction du contexte industriel local. Ainsi le site de Metz, pour la région Grand Est, possède une trentaine de démonstrateurs technologiques et s’investit plus particulièrement dans la Mécatronique, (pour l’amélioration des produits et procédés avec notamment l’intégration de capteurs communicants dans des outils, dispositifs et pièces avec la recherche systématique d’innovation à valeur ajoutée) et dans la « Conception de l’usine du futur », en partenariat avec PSA Peugeot-Citroën au sein d’une unité de 3400 salariés. Cette plate-forme développe et teste des technologies numériques : réalité virtuelle, robotique pour la manipulation de charges, relations homme-machine, logistique et assemblages intelligents, …
Monsieur Jean-Luc JACQUOT, chef de département et responsable de la plate-forme de Metz, nous a exposé le rôle de ces structures en tant qu’accélérateur d’innovation au service des entreprises. Avec ses quinze collaborateurs, le site lorrain s’investit notamment dans les domaines automobile, bois, énergie, textiles, santé, agriculture, agroalimentaire, matériaux,… Si la prospection en entreprise s’avère difficile, le dialogue à la demande de l’entrepreneur curieux et motivé débouche souvent sur une opportunité en matière de recherche et de développement. L’innovation petite ou grande reste la survie des entreprises. Les appuis juridiques et en propriété industrielle, au cas par cas, restent du ressort du siège du CEA.
Le déficit national en matière d’entreprises possédant entre 200 et 500 salariés reste un handicap majeur pour la mise en œuvre industrielle de l’innovation par insuffisance de liberté, de souplesse et de moyens matériels et humains dans les entreprises de petite taille.
Nous remercions vivement Monsieur Jean-Luc JACQUOT pour la clarté de ses exposés, la pertinence des démonstrations et son ouverture au dialogue appréciées par tous les participants.Les discussions se sont prolongées au restaurant « Garden golf », à proximité immédiate de CEA Tech et du restaurant universitaire du Technopôle, avant le retour à Nancy.
Bernard Maudinas
- 23/03/2017 Présentation et visite commentée de l'Ecole de chirurgie de Nancy, de la faculté de médecine de l'Université de Lorraine à Vandoeuvre-lès-Nancy, technopôle Henri Poincaré. Trente sept adhérents ont été accueillis par le Docteur Nguyen TRAN, chercheur dans le domaine cardio-vasculaire et codirecteur de l’une des plus importantes écoles de formation en chirurgie d’Europe. La simulation représente son point fort, qu’elle soit numérique en 3D ou mécanique sur des os artificiels. Toutes les spécialités sont concernées et l’École forme notamment les chirurgiens ORL de demain.
Avant la visite détaillée et commentée des locaux, en complet réaménagement, et des robots chirurgicaux de simulation ou télémanipulateurs, notre groupe a suivi un cours original et passionnant sur les nouvelles pratiques pédagogiques à destination des futurs médecins et chirurgiens.
Avec la révolution numérique, l’information ne passe plus uniquement par l’enseignant, ce n’est plus le « Maître savant » mais le « Maître ignorant » selon le concept du philosophe français Jacques Rancière. La masse quotidienne des connaissances publiées (validées ou non), dans son propre domaine de spécialité, rend impossible l’exhaustivité du savoir pour tout individu ! Périodiquement il faudra donc apprendre et maîtriser de nouvelles technologies avant de les enseigner. De plus, les patients s’estiment mieux informés et donc plus exigeants envers le personnel soignant, jamais à l’abri de procédures juridiques. L’habileté et le jugement du chirurgien restent essentiels pour la sécurité des patients. Si les connaissances sont évaluées, il n’en est pas de même concernant les pratiques chirurgicales.
La simulation représente donc la nouvelle stratégie pédagogique.
On travaille sur des mannequins, des patients numériques, des modèles 3D, des animaux, des cadavres, … La simulation technique rassemble les trois étapes de formation possible d’un chirurgien : la théorie et la conceptualisation, la répétition des gestes jusqu’à l’acquisition de leur automatisme. Le compagnonnage, relation privilégiée entre un senior et un novice, permet bien la transmission du savoir mais reste difficile en raison de la formation de masse et de la surcharge habituelle des chirurgiens. C’est un conflit permanent entre l’efficacité professionnelle, dans toutes ses composantes, et la formation des jeunes générations.
Les simulateurs numériques de l’aviation, validant régulièrement les compétences des pilotes, illustrent le virage à prendre pour la validation des gestes chirurgicaux et il faut impliquer de plus en plus les jeunes étudiants-acteurs dans leur propre formation.
L’École, créée en 2006, dispose d’un plateau unique en France et en Europe, avec plus de 1500 participants en 2015 dont 20 % d’Européens.
La formation se déroule en trois étapes :
- Apprentissage théorique avec un compagnonnage numérique à l’aide du e-learning et plus récemment avec un système 2D-3D de télé-chirurgie.
- Entraînement et répétition avec les simulateurs conduisant à l’évaluation et à la certification.
- Enfin travail sur de vrais modèles plus réalistes pour ne pas perdre le coté sensible aspect important de l’intervention chirurgicale.
Toujours en tête, avec cinq centres à la pointe de l’innovation chirurgicale, les facultés de médecine américaines disposent pratiquement toutes d’un centre de simulation et la majorité des télémanipulateurs sont également conçus et fabriqués aux USA. En Europe, on rencontre de petits centres avec peu de moyens. En France, on peut citer le Centre privé de l’École européenne de Paris, l’Ircad à Strasbourg et l’École de Chirurgie de Nancy. Par ailleurs, l’extrême dépendance étrangère pour le gros matériel médical fragilise notre économie. A quand un « Airbus médical » en Europe ?
En conclusion, la simulation est un moyen nouveau d’apprentissage tolérant face à l’échec et bienveillant pour l’enseigné, mais aussi un gage de sécurité pour le patient. Ainsi le chirurgien peut simuler la veille une opération, avec les propres données du patient, avant de la réaliser réellement le lendemain, à l’hôpital, en salle d’opération.
Pour un complément d’informations, nous vous recommandons l’article intitulé :
Développement de la simulation en chirurgie : Expérience de l’École de Chirurgie* de Nancy-Lorraine - « Jamais la première fois sur le patient » dont nous nous sommes largement inspirés.
Bernard Maudinas