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Le groupe Occitanie Ouest inclut les départements : Ariège (9) Aveyron (12) Haute Garonne (31) Gers (32) Lot (46) Hautes Pyrénées (65) Tarn (81) et Tarn et Garonne (82)
Membres du bureau:
Maurice Dalens
Martine Defais
Liliane Gorrichon
Daniel Guédalia
Marie Josiane Lacout
Monique Mauzac (Trésorière)
Nicole Paillous
Anne Marie Zerr
Représentant Régional:
Yvan SEGUI
( 06 26 07 62 34)
yvan@segui.eu
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Compte rendu de la sortie en Dordogne aux Eyzies-de-Tayac : plongée dans la Préhistoire (12-13 septembre 2022).
En 2020, Bruno Maureille, (Directeur de Recherche au CNRS et actuellement aussi Directeur du Département des Sciences archéologiques de l’Université de Bordeaux) nous avait fait une conférence sur « les origines de l’humanité » qui retraçait les nouveaux scénarii en préhistoire concernant notre évolution et celle de nos cousins de la Préhistoire. Devant l’intérêt suscité par son intervention, il nous avait proposé de nous aider à organiser une sortie en Dordogne sur les traces de Neandertal ce que nous avons pu renfin réaliser, début septembre.
Partis de Toulouse le lundi 12 septembre au matin, nous avons retrouvé Bruno Maureille sur un site de fouilles où il a travaillé, le site du Regourdou prés de Montignac, à 800 m au-dessus de la très célébre grotte de Lascaux. L’histoire des fouilles réalisées sur ce site, qu’il nous a conté, s’est avérée rocambolesque mais sans doute assez caractéristique de ce qui s’est passé dans cette région entre les Eyzies et Montignac peu de temps après la seconde guerre mondiale. Rappelons que ce territoire a accueilli à une époque lointaine, le Moustérien, un grand nombre de groupes de néandertaliens. La découverte dans la région des grandes grottes ornées au début du XXe siècle a incité de nombreux amateurs à creuser, presque Dordogne sur les traces de Neandertal ce que nous avons pu enfin réaliser devant leur porte, afin de trouver des sites ou des vestiges préhistoriques et éventuellement à exploiter par eux-mêmes les découvertes ce qui n’a pas été sans engendrer des querelles incroyables.
Une opération de sauvetage du site est réalisée en deux jours en octobre 1957. En 1959, les restes humains sont classés monument historique. En 1960, le site est dégagé et des fouilles sont menées pendant 4 ans sous la direction d’Eugène Bonifay. Bernard Vandermeersch y participera. Quelques nouveaux restes humains seront trouvés et surtout beaucoup d’ours bruns. Le fouilleur interprêtera une partie des découvertes comme la preuve d’un ensemble rituel associant un néandertalien volontairement inhumé et des restes d’ours brun sous une grande dalle de calcaire. Cette sépulture primaire, maintenant datée de 80 000 à 90 000 avant JC, est actuellement la plus ancienne d’Eurasie occidentale. Les fouilles du site s’arrêteront après la campagne de 1964 mais les relations resteront souvent tendues entre scientifiques, politiques et Roger Contant. Ce dernier dégagera une autre partie du karst, sans rien trouver, introduira des ours bruns avant qu’ils ne soient euthanasiés, il y en a toujours . Il décédera en 2002 après une vie passionnée et libre (Photo 2)
En 2007, les évènements liés au cinquantenaire de la découverte donneront à Bruno Maureille l’idée de reprendre des fouilles d’autant que de nouveaux éléments alimentent une belle problématique scientifique. Le projet se concrétisera en 2013 par un première campagne pour nettoyer le gisement. Mais le site est potentiellement dangereux et avant de pouvoir reprendre des fouilles il faut pouvoir le sécuriser. Si des travaux de terrain se dérouleront en 2014, la petite équipe scientifique constituée entreprend parallèlement la révision et l’étude des collections qui, entre temps, ont été vendues par la nièce de Roger Contant au Musée national de Préhistoire. Quand ces collections arrivent au Musée en 2008, en collaboration avec Stéphane Madeleine, ils vont trouver d’autres ossements humains confondus avec ceux d’ours brun L’analyse des ossements trouvés, montre qu’ils n’appartiennent pas tous à un même individu. Ils correspondent à deux individus dont un squelette exposé au Musée d’art et d’archéologie du Périgord. Le squelette mis au jour en 1957, daté de près 85 000 ans est, selon B. Maureille, le plus complet et le mieux conservé au monde pour le Paléolithique moyen. De plus, les recherches sur les collections démontrent que les lapins ont creusés des galeries dans les couches du gisement mélangeant les artefacts.
Après cet exposé pittoresque qui nous a fait entrevoir les coulisses de la recherche archéologique, nous avons quitté le premier gisement à ciel ouvert où les découvertes ont été faites pour voir le gouffre vidé par Roger Contant et les enclos où vivent les ours bruns. Nous avons terminé par la visite du petit musée de site attenant qui rassemble quelques ossements et outils trouvés sur place. Nous sommes ensuite allés déjeuner, à côté du site, sous les ombrages, au snack de l’ours, tenu par Michèle Constant, la nièce du découvreur et dont le chef est Jean-Charles Cournil son compagnon.
Yvan Segui
La conférence a été retransmise en visio-conférence