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Le groupe Occitanie Ouest inclut les départements : Ariège (9) Aveyron (12) Haute Garonne (31) Gers (32) Lot (46) Hautes Pyrénées (65) Tarn (81) et Tarn et Garonne (82)
Martine Defais
Liliane Gorrichon
Daniel Guédalia
Marie Josiane Lacout
Dominique Le Quéau
Monique Mauzac (Trésorière)
Nicole Paillous
Sylvie Roques
2 Juillet : Visite de la plateforme "Cognition, Comportements et Usages " de l'Université Jean Jaurès
16 Septembre : Nouvelles perspectives offertes par le télescope James Webb
17 septembre ; Visite du site de l'ONERA - Le Fauga dédié aux souffleries
Vers le 15 octobre : Sortie à Cahors avec Visite de la MAEC (Manufacture des Appareillages Electriques de Cahors) et de la partie Mediévale de la ville
Légende des photos
Photo 1 : 4 des 5 lignes de faisceau issues de l’accélérateur
Photo 2 : Explications passionnées du responsable de la plateforme devant un auditoire très attentif.
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De gauche à droite : une partie du groupe attentif aux explications de Marie Lothon
Capteurs au sommet d’un mat de 60m avec les sommets pyrénéens à l’horizon.
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Photo du groupe, ne des calèches remarquablement conservées, vue partielle des écuries Larrieu actuellement utilisées par le 1er régiment des hussards parachutistes,un des nombreux pensionnaire des haras
Compte rendu de la sortie en Dordogne aux Eyzies-de-Tayac : plongée dans la Préhistoire (12-13 septembre 2022).
En 2020, Bruno Maureille, (Directeur de Recherche au CNRS et actuellement aussi Directeur du Département des Sciences archéologiques de l’Université de Bordeaux) nous avait fait une conférence sur « les origines de l’humanité » qui retraçait les nouveaux scénarii en préhistoire concernant notre évolution et celle de nos cousins de la Préhistoire. Devant l’intérêt suscité par son intervention, il nous avait proposé de nous aider à organiser une sortie en Dordogne sur les traces de Neandertal ce que nous avons pu renfin réaliser, début septembre.
Partis de Toulouse le lundi 12 septembre au matin, nous avons retrouvé Bruno Maureille sur un site de fouilles où il a travaillé, le site du Regourdou prés de Montignac, à 800 m au-dessus de la très célébre grotte de Lascaux. L’histoire des fouilles réalisées sur ce site, qu’il nous a conté, s’est avérée rocambolesque mais sans doute assez caractéristique de ce qui s’est passé dans cette région entre les Eyzies et Montignac peu de temps après la seconde guerre mondiale. Rappelons que ce territoire a accueilli à une époque lointaine, le Moustérien, un grand nombre de groupes de néandertaliens. La découverte dans la région des grandes grottes ornées au début du XXe siècle a incité de nombreux amateurs à creuser, presque Dordogne sur les traces de Neandertal ce que nous avons pu enfin réaliser devant leur porte, afin de trouver des sites ou des vestiges préhistoriques et éventuellement à exploiter par eux-mêmes les découvertes ce qui n’a pas été sans engendrer des querelles incroyables.
Une opération de sauvetage du site est réalisée en deux jours en octobre 1957. En 1959, les restes humains sont classés monument historique. En 1960, le site est dégagé et des fouilles sont menées pendant 4 ans sous la direction d’Eugène Bonifay. Bernard Vandermeersch y participera. Quelques nouveaux restes humains seront trouvés et surtout beaucoup d’ours bruns. Le fouilleur interprêtera une partie des découvertes comme la preuve d’un ensemble rituel associant un néandertalien volontairement inhumé et des restes d’ours brun sous une grande dalle de calcaire. Cette sépulture primaire, maintenant datée de 80 000 à 90 000 avant JC, est actuellement la plus ancienne d’Eurasie occidentale. Les fouilles du site s’arrêteront après la campagne de 1964 mais les relations resteront souvent tendues entre scientifiques, politiques et Roger Contant. Ce dernier dégagera une autre partie du karst, sans rien trouver, introduira des ours bruns avant qu’ils ne soient euthanasiés, il y en a toujours . Il décédera en 2002 après une vie passionnée et libre (Photo 2)
En 2007, les évènements liés au cinquantenaire de la découverte donneront à Bruno Maureille l’idée de reprendre des fouilles d’autant que de nouveaux éléments alimentent une belle problématique scientifique. Le projet se concrétisera en 2013 par un première campagne pour nettoyer le gisement. Mais le site est potentiellement dangereux et avant de pouvoir reprendre des fouilles il faut pouvoir le sécuriser. Si des travaux de terrain se dérouleront en 2014, la petite équipe scientifique constituée entreprend parallèlement la révision et l’étude des collections qui, entre temps, ont été vendues par la nièce de Roger Contant au Musée national de Préhistoire. Quand ces collections arrivent au Musée en 2008, en collaboration avec Stéphane Madeleine, ils vont trouver d’autres ossements humains confondus avec ceux d’ours brun L’analyse des ossements trouvés, montre qu’ils n’appartiennent pas tous à un même individu. Ils correspondent à deux individus dont un squelette exposé au Musée d’art et d’archéologie du Périgord. Le squelette mis au jour en 1957, daté de près 85 000 ans est, selon B. Maureille, le plus complet et le mieux conservé au monde pour le Paléolithique moyen. De plus, les recherches sur les collections démontrent que les lapins ont creusés des galeries dans les couches du gisement mélangeant les artefacts.
Après cet exposé pittoresque qui nous a fait entrevoir les coulisses de la recherche archéologique, nous avons quitté le premier gisement à ciel ouvert où les découvertes ont été faites pour voir le gouffre vidé par Roger Contant et les enclos où vivent les ours bruns. Nous avons terminé par la visite du petit musée de site attenant qui rassemble quelques ossements et outils trouvés sur place. Nous sommes ensuite allés déjeuner, à côté du site, sous les ombrages, au snack de l’ours, tenu par Michèle Constant, la nièce du découvreur et dont le chef est Jean-Charles Cournil son compagnon.
Lors de notre visite, c’était le dernier jour de la période de fouilles,seules restaient sur le chantier deux jeunes filles qui mettaient à jour délicatement un os d’animal (photo 3)
Après avoir chaudement remercié Bruno Maureille et Aurélien Royer, nous avons repris le car pour rejoindre les Eyzies et visiter le Musée national de préhistoire qui possède une des collections les plus importantes d’objets paléolithiques trouvés en Périgord et ailleurs en France : 18000 exposés, 6 millions et demi dans les réserves.
Ce musée crée après la Première Guerre Mondiale, a été agrandi à la fin des années 1960 puis complétement revu en 2004. Nous avons été accueillis à l’entrée par de grands animaux reconstitués grandeur nature, très imposants : un mammouth et plus loin un mégacéros (grand cervidé aujourd’hui éteint). Dans les étages de nombreuses vitrines présentent des collections très importantes pour la connaissance de la vie quotidienne des cultures du Paléolithique moyen ou supérieur. Un certain nombre d’objets sont particulièrement remarquables car ils soulignent le caractère « évolué » de ces cultures. C’est compréhensible au niveau de l’industrie lithique (silex taillés, bifaces, ou feuilles de laurier, haches polies, propulseurs) et c’est encore plus frappant au niveau artistique. On peut voir que les Hommes préhistoriques maîtrisaient parfaitement la sculpture comme en témoignent ces aurochs datant de -20000 ans présents sur les parois d’abris sous roche ou également les premiers symboles sexuels féminins gravés. Plus évoluées encore, les magnifiques sculptures sur bois de renne représentant des animaux avec une très grande finesse, qu’aucun d’entre nous ne pourra oublier (photo 3). Autre témoignage de l’évolution sociétale, les très nombreux éléments de parure retrouvés lors de fouilles de différents sites (des parures en ivoire, de nombreux colliers faits de coquillages marins et dents animales percées, des séries de perles en ivoire de mammouth fabriquées il y a- 35000 ans) (photo 4)
Après cette plongée rapide mais très instructive dans la vie quotidienne de ces cultures mal connues, nous avons rejoint notre hôtel et apprécié une soirée de détente dans un hôtel de charme « le Moulin de la Beune » situé au bord de la petite rivière, la Beune, dans une belle demeure de style périgourdin (photo 5).
Le lendemain matin après une nuit au calme, nous sommes repartis en car au nord des Eyzies à Rouffignac voir la grotte « aux 100 mammouths » située sur un plateau calcaire en pleine forêt. On y accède par un des trois porches naturels, probablement le seul accessible au Paléolithique. C’est une grotte sèche, connue depuis toujours, qui n’avait jamais été fermée. C’est seulement en 1956 que le Pr R. Nougier signala son remarquable ensemble de dessins préhistoriques. Après un débat sur son authenticité, elle fut authentifiée et classée monument historique en 1957. C’est une des plus vastes cavernes préhistoriques connues. Elle comporte plus de 10 kms de galeries réparties sur trois niveaux, creusées par l’eau il y a 70 millions d’années.
Pour la visiter nous avons pris un petit train électrique et sommes partis pour une heure de dépaysement, dans l’obscurité, avec un guide passionnant, didactique et compétent. Alors que le train descendait lentement la galerie dans le silence et l’obscurité, nous avons vu apparaître, grâce à un éclairement local, des dessins impressionnants vieux d’environ - 13000 av le présent. Tout au long du parcours, nous avons découvert des mammouths, des bisons, des chevaux, des rhinocéros laineux et quelques bouquetins, gravés sur la roche avec des outils (burins, silex, ossements) ou même avec les mains ou encore dessinés avec un trait noir à l’aide d’oxyde de manganèse. La partie la plus riche sur le plan ornemental se trouve au fond de la galerie principale sur le Grand plafond, situé à l’étage supérieur, à un point de connexion des différents niveaux. 65 animaux y sont rassemblés dans des dessins remarquables, souvent dans un désordre apparent, avec des recouvrements comme dans le très beau motif central où mammouths et bouquetins se superposent. On trouve également des dessins plus structurés, de véritables frises comme celle des 10 mammouths
La grande particularité de Rouffignac est le grand nombre de mammouths, assez rarement figurés dans l’art pariétal et dans un style remarquable, très homogène, emblématique de la dernière période glaciaire de la région. L’ensemble comprend 260 figurations parmi lesquels 170 mammouths !
Après cette visite particulièrement belle et émouvante, nous nous sommes dirigés vers une autre vallée pour aborder un autre aspect de la vie des hommes préhistoriques qui ont peuplé cette région et aller voir les abris sous roche de Castel-Merle (Serjeac, Dordogne)
Accéder à ce site tient « un peu » de l’aventure tant la route est sinueuse, pentue et étroite. Nous sommes parvenus alors au fond d’un vallon profondément encaissé entre de hautes parois végétales où arbustes et lianes s’entremêlent. On est loin des paysages steppiques du Paléolithique supérieur (entre 45000 et 17000 BP) et de la période magdalénienne au cours de laquelle un peuple nomade de chasseurs-cueilleurs a investi le site. Les dix abris du vallon n’étaient pas occupés toute l’année. Les Magdaléniens se déplaçaient avec les troupeaux de rennes. Ils y séjournaient surtout en hiver, période où le climat limitait la mobilité des animaux comme celle des humains.
La visite a commencé par celle d’un de ces abris. Quelques plaques de la voûte effondrée couvrent partiellement le sol ; elles sont gravées de mammouths, animal qui devenait alors de plus en plus rare en raison du réchauffement climatique.
Pourquoi les magdaléniens se sont-ils installés dans ce site ? C’est que la nourriture y était abondante. Ils chassaient le renne, le cheval, le bison avec des propulseurs, le petit gibier : lapins et oiseaux. Les os des cervidés et des oiseaux, tout autant que le silex, servaient à réaliser des harpons, des aiguilles, des masses et des bijoux. D’autres plaques, trouées de deux trous, servaient à accrocher les peaux qui protégeaient l’abri des intempéries et des prédateurs. Mais ils ne vivaient pas vraiment en ce lieu, trop étroit, mais plutôt dans des campements installés à l’avant.
Les Magdaléniens sont célèbres pour leur maîtrise de l’art pariétal. A Castel Merle il a été choisi de montrer leur sens de la parure. Certes les bijoux sont présentés aux Eyzies, au Musée national de Préhistoire mais ici, les panneaux explicatifs sont richement informés.
Ces parures n’avaient pas qu’une valeur esthétique ; elles jouaient un rôle social, de cohésion du groupe et détenaient possiblement une fonction symbolique. Elles sont en os, en dents animale ou humaine, en ivoire, en coquillages, etc. Les perles, creusées dans des pierres tendres : stéatite, calcite, chlorite portent la trace des trous pour les enfiler. Les potentiels objets en plume, cuir, graines, fleurs, crin ont disparu. Grâce à ces matériaux, nous avons eu une idée, de l’étendue de leurs déplacements. Ils couvraient l’ensemble de l’actuelle Europe ce qui donnait probablement lieu à des échanges avec d’autres groupes. Les Magdaléniens sont un peuple nomade. C’est le réchauffement climatique qui mettra fin à ce nomadisme. La fin du Paléolithique évoluera vers la sédentarisation(le Mésolithique) puis et la « révolution » néolithique.
Cette visite, conduite par la propriétaire du lieu a complété, pour le plaisir de chacun, celle des Eyzies
Nous avons quitté l’espace de la préhistoire pour rejoindre à quelques kilomètres Saint-Léon-sur-Vézère, un village classé parmi « les plus beaux villages de France ». Ses ruelles étroites ou « couradous » aboutissent à l’église romane située dans un cingle de la Vézère. La pierre dorée fait ressortir une architecture harmonieuse. Le clocher, véritable tour carrée est troué de manière régulière et sur chaque côté de hautes fenêtres romanes. Il accueille depuis longtemps un essaim d’abeilles. A l’avant le chœur circulaire est flanqué de deux absidioles. L’intérieur est sobre. L’église a été construite sur les vestiges d’un temple romain, au XIIème siècle. De cette époque ne subsistent que le chœur et le transept. Elle a été en partie reconstruite aux XVII etXVIIIe siècles (Photo 6).
Autre site remarquable que chacun a pu visiter à son rythme : le manoir de la Salle précédé d’un donjon construit au XIVe siècle. Un escalier à vis a conduit les plus hardis jusqu’à la charpente d’origine qui supporte un toit en lauzes à quatre pans. e manoir date du XVe siècle. Chacun a pu circuler librement à l’intérieur de la bâtisse. Les différentes salles, reconstitution d’une cuisine, d’une pièce d’apparat, sont meublés de coffres et d’objets de diverses époques, et appartenant au mobilier périgourdin. L’ensemble fait l’objet d’une « protection au titre des monuments historiques » (Photo 7).
L’après-midi s’est terminée par une promenade dans le parc et la découverte d’un arbre pluri centenaire à la frondaison spectaculaire avant un retour en car vers la civilisation moderne.
Merci encore à nos collègues préhistoriens qui nous ont amenés dans cette région magnifique pour retrouver les traces encore très présentes de nos lontains ancêtres.
Nicole Paillous et Marie-Jo Lacout
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La conférence a été retransmise en visio-conférence