1/6/23 Centre de recherches atmosphérique de Lannemezan

Le Centre de Recherches Atmosphériques de Lannemezan

Partis à cinq voitures, faute de chauffeurs de car disponibles, nos arrivées au CRA, situé à Campistrous, sur le plateau de Lannemezan (600m d’altitude), se sont échelonnées en fonction des aléas et des bouchons rencontrés à la sortie de Toulouse, permettant aux premiers arrivés d’admirer une remarquable exposition de photographies et des appareils d’observation assez anciens.

Avant de découvrir une petite partie des 70 hectares du site, la vue sur les Pyrénées, les bâtiments, leur architecture, et une partie des instruments permettant la collecte des données, nous bénéficions d’une collation et de l’accueil chaleureux de Marie Lothon (photo 1) (chercheuse Cnrs), de Fabienne Lohou, (Pr. à l’Université Paul Sabatier de Toulouse), et de plusieurs ingénieurs, en charge du fonctionnement et de la maintenance des appareillages. C’est l’université qui est propriétaire des lieux et le centre, qui compte 8 permanents (dont 1 chercheur et 2 ITA Cnrs) est rattaché à l’Observatoire Midi-Pyrénées. Le CRA fut créé à l’initiative du Professeur Henri Dessens, il y a une soixantaine d’années.

Les activités du CRA sont nombreuses et passionnantes.

Les travaux scientifiques de collecte, d’analyse, d’échange et de transmission des données :

Marie Lothon sera notre guide pour la visite. Elle s’intéresse à la couche limite de l’atmosphère, de l’ordre de 1000m, mais qui peut se limiter à 50m certaines nuits (ou atteindre 5000m en Namibie, selon le niveau de convection thermique). Le soleil apporte un flux d’énergie à la surface terrestre qui peut entrainer de l’évaporation du sol et de la végétation . L’air ne s’échauffe pas directement par le soleil mais par le sol.

La collecte quotidienne des données atmosphériques, (températures, pression, taux

d’ humidité, polluants chimiques , poussières, gaz à effet de serre, aérosols…) a lieu grâce à des capteurs placés sur des mâts de différentes tailles ( Photo 2) (60m pour le plus élevé). Pour la mésure des profils de vent il est aussi fait appel à des radars (profileurs VHF et UHF de très haute ou d’ultra haute fréquence).

Les objectifs environnementaux ont conduit à coupler les mésures du CRA avec ceux du Pic du Midi permettant ainsi de les comparer en continu (par exemple, le rôle de la barrière pyrénéenne). Cela se traduit par la création d’une Plateforme Pyrénéenne d’Observation de l’Atmosphère (P2OA). La plupart des mesures effectuées au CRA s'intégrent dans de réseaux plus larges au niveau national et international. Dans les missions des Observatoire des Sciences de l’Univers(OSU) , ces observations sur des années permettent (permettront ultérieurement) des comparaisons et études dans la longue durée . Sept programmes en réseaux nationaux ou internationaux sont en cours.

Par exemple, dans le cas de la mesure de l'ozone stratosphérique le réseau est constitué outre ce CRA, par ceux de Paris, Clermont-Ferrand, Provence, la Réunion, l’ensemble constituant un observatoire national permanent, coordonné aussi au niveau européen et international. Cela sous-tend un effort significatif pour la standardisation des données.

Un autre champ d’activité concerne l’élaboration de cartes du cielpour l'observation des nuages et les comparer aus observations satellitaires. . Lancé grâce à la conception et à la création sur place de matériesl spécifiques d’observation, (ces idées étant maintenant reprises par nombre d’équipes !).

Un peu plus loin notre guide évoque les observations sur les phénomènes transitoires lumineux appélés « elfes » qui apparaissent dans le ciel au dessus des nuages lors de manifestations orageuses et qui, observées par des pilotes d’avion, ne furent longtemps pas prises au sérieux par les scientifiques.

Le site s’ouvre aussi à d’autres activités :

L’accueil de campagnes de mesures et les tests d’instruments, par exemple ceux de drones instrumentés ,. Le site isolé sur un large plateau, à 600m de hauteur, est particulièrement favorable à l’utilisation de drones.

L’accueil de campagnes de mesures et de test d’instruments. Une originalité, le centre dispose de chambres de combustion pour permettre de connaître les émissions de différents gaz ( gaz carbonique, CO, dioxyde de soufre.. lors de la combustion de biomasse, en particulier en Afrique.

L’accueil pour l’information et la sensibilisation de jeunes enfants des écoles ou au niveau supérieur, l’accueil d’étudiants de masters (environ 8 logements disponibles sur place).

Nous aurions prolongé la visite avec plaisir, accompagnés par l’espiègle chat local qui nous a suivis tout au long de notre découverte des lieux, tant notre guide avait su nous intéresser. Mais le restaurant, à proximité du superbe golf de Lannemezan, nous attendait avant notre départ pour Tarbes. Qu’il me soit donc permis au nom de notre groupe de remercier encore Marie Lothon et les personnels du CRA.

Liliane Gorrichon