Hommage à notre ami Dominique Le Quéau

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Dominique Le Quéau est né en 1950 à Paris. Ancien élève de l'École Normale Supérieure, il prépare sa thèse au Centre de Physique Théorique de l’École Polytechnique et est ensuite chercheur au Centre d’Études des Environnements Terrestres et Planétaires à Paris.

Ses travaux scientifiques ont porté sur l’étude des planètes du système solaire dont la structure et l’évolution sont régis par un champ magnétique. L'ensemble de ceux-ci a fait l'objet d'une centaine de publications.

Il s’implique très tôt dans la communauté nationale en participant activement aux instances du CNRS. Dès 1986 il donne une nouvelle orientation à sa carrière en prenant de fortes responsabilités dans l’organisation de la recherche. Ainsi, il dirige à Toulouse le Centre d'Étude Spatiale des Rayonnements (CESR). Il complète les compétences instrumentales de ce laboratoire par le recrutement de chercheurs théoriciens. Il rattache le CESR à l’Observatoire Midi-Pyrénées (OMP), ce qui permettra ultérieurement de fusionner les deux laboratoires d’astrophysique de l’OMP pour créer l’IRAP (l’Institut de Recherche en Astrophysique et Planétologie), un des plus importants laboratoires français du domaine.

De 2003 à 2006, à la direction de l'OMP, il renforce les axes de travail communs aux six laboratoires. Il dirige en parallèle l’École Doctorale des « Sciences de l’Univers, de l’Environnement et de l’Espace » de l’Université Toulouse III. Une de ses actions a été d’organiser des rencontres régulières avec les grandes entreprises de la région (Airbus, Thalès, Sanofi, etc.), échanges qui ont eu pour effet l’embauche de jeunes docteurs par ces entreprises.

En 2006 il est nommé Directeur de l’Institut National des Sciences de l’Univers (INSU) du CNRS, à Paris. Grâce à sa vision claire des enjeux mondiaux (en particulier le réchauffement climatique) il impulse l’association entre équipes spécialistes de l’environnement avec celles travaillant sur la géophysique externe (océan, atmosphère, surfaces continentales).

En 2010 il revient à Toulouse à la direction du Réseau Thématique de Recherche Avancées « Sciences et Technologies pour l’Aéronautique et l’Espace », groupant 23 laboratoires. Il dirige avec dynamisme cette structure dont le rôle principal est de financer des projets innovants, à risque, et ouvrant des nouvelles voies de recherche (25 M€ / 4 ans). À côté des projets existants, il crée des « Chantiers », outils permettant à différentes équipes de réfléchir sur un temps court à la manière de lever certains verrous scientifiques.

Dominique Le Quéau a été ensuite chargé par l’ONERA, de 2013 à 2020, de piloter le département Rayonnement Aquitaine et Midi-Pyrénéesde cet organisme.

Dominique Le Quéau a été pendant sa carrière un acteur majeur dans le développement des sciences de l’univers et de la planète, et tout particulièrement de son aspect spatial. Il était un visionnaire qui a permis aux laboratoires concernés d’aborder les ruptures rencontrées dans la recherche. Il a toujours cherché à développer les ponts entre disciplines qui ne se parlaient pas ou peu. Il a aussi beaucoup œuvré, souvent avec succès, pour la valorisation des résultats de la recherche dans le monde socio-économique. En dehors de ses qualités scientifiques, il était un fervent défenseur du service public et des valeurs humaines.

Dégagé de ses charges à l’ONERA, il avait rejoint l’A3 en 2024 et nous l’avions aussitôt accueilli au Bureau où il s’est très vite intégré avec un grand dynamisme et beaucoup de gentillesse. Il nous avait fait bénéficier de son réseau et de ses qualités d’organisateur. En moins d’une année il avait organisé la visite du site des souffleries de l’ONERA au sud de Toulouse, la visite de l’Observatoire Océanographique de Banyuls, à laquelle il n’a malheureusement pas pu participer, et avait préparé la visite du site Néandertalien de Bruniquel, programmée au printemps prochain. Nous avons tous le sentiment profond d’avoir perdu un ami et un véritable moteur des futures actions de l’A3 Occitanie Ouest.