27/3/2017, visite du centre de Météo-France

Visite du Centre de Météo-France

Lundi 27 mars 2017

Nous avons été reçus à la Météopole de Toulouse par Monsieur Jean-Marc Destruelle, responsable de la communication et des rapports avec les compagnies et organismes extérieurs. La visite était limitée à 25 personnes car normalement les visites de la Météopole sont réservées aux visites institutionnelles ou de clients partenaires. Son campus toulousain regroupe sur plus de 50 hectares les services techniques de Météo-France comprenant : le Centre National de Recherches Météorologiques, les Directions de la production (prévisions, climatologie, services) et des Systèmes d’Observation et des Services informatiques, le Centre international de conférences et l’Ecole Nationale de la Météorologie. La visite s’est déroulée en trois parties, la présentation générale par Jean-Marc Destruelle, la recherche présentée par Philippe Dandin, Directeur adjoint scientifique de la recherche à Météo-France, puis la visite de la salle de vigilance.

Météo-France, installée à Toulouse depuis 1992, avec 1000 personnes sur place, est un établissement public administratif de l’Etat, à mission nationale importante pour le public et pour l’économie. Les services climatiques contribuent à : la sécurité météo des personnes et des biens, la Défense Nationale, l’aéronautique, l’économie, le climat, la Recherche. Le rôle de la Météo au sein de l’Etat est d’observer et prévoir les phénomènes dangereux en Métropole et Outremer, de diffuser l’information vers les citoyens en produisant des cartes de vigilance, relayées par les différents media. C’est l’Etat se charge des avis d’alerte. Le chef prévisionniste est à Toulouse. Les services de la Météo assurent la gestion des risques incendie, pureté de l’air, soutiennent les forces armées, terre, mer, air au quotidien ou pour des opérations spéciales. Ils apportent une aide indispensable au  trafic aérien qui, en contrepartie, verse une redevance importante correspondant à 20% du budget de la Météo.  25 à 30% du PNB est influencé par la météo.

Il y a trois filiales : Météo France internationale, au-delà des frontières (environ 100 pays), Météorage basé à Pau pour la prévention des risques foudre, et Prédictservice, basé au sud-est, en charge entre autre de la surveillance cévenole, de la conservation de la mémoire du climat et de l’élaboration du diagnostic du changement climatique,  des problèmes de l’eau.

Les services de la Météo nécessitent des mesures. Pour cela on a une infrastructure, constituée d’un réseau de radars au sol (28), de stations de mesure au sol, en mer (bouées), en altitude (ballons, avions). Les capteurs sont très variés, les stations pratiquement automatisées. Actuellement on mise sur les mesures effectuées depuis  l’espace : 90% des données intégrées dans les modèles viennent des satellites. De très grands progrès ont été faits grâce aux satellites de Météosat. On bénéficie aussi des données obtenues par d’autres satellites  échangées gratuitement sur des  réseaux spécialisés. Parallèlement, les prévisions nécessitent l’acquisition de calculateurs de plus en plus gros et de plus en plus performants et de modèles de plus en plus précis qui vont permettre de faire des prédictions pour des zones de plus en plus réduites. Actuellement la France est très bien placée et développe des modèles parmi les meilleurs.

La Météopole de Toulouse travaille avec 7 centres interrégionaux  et 4 régions outremer. Quatre partenaires sont sur site : le CERFACS (Centre Européen de Recherche et de Formation Avancée en Calcul Scientifique), le SCHAPI (Service central hydrométéorologique d’appui et de prévision des inondations), le CISMF (Centre interarmées de soutien météo-océanographique des forces) et le Shom (service hydrographique et océanique de la Marine).

Le Centre d’Etude et de Recherche de Météo France est constituée de 300 personnes (Météo et CNRS), 50 thésards et 50 post-docs, 1/3 chercheurs, 2/3 ingénieurs qui participent à la recherche amont (35%), la prévision (45%) et climat (20%). Les recherches se font à l’UMR 3589 CNRM et l’UMS 2859 dédiée aux avions de recherche et en relation avec l’UMR 8105 spécialisée dans l’étude des cyclones à la Réunion. Elles font partie de l’alliance Allenvi et d’organismes nationaux de recherche, agences spatiales (CNES, Esa, Eumetsat) Elles collaborent avec Mercator Océan, le CERFACS et sont financées par l’ANR et STAE Toulouse et Copernicus (Europe). La Météo a une grande tradition de collaboration européenne et mondiale (Nations Unies). Elle participe à l’évaluation de l’impact des activités humaines sur le climat.

Après ces exposés scientifiques, nous sommes allés voir la salle de vigilance que nous avons observée derrière une baie vitrée. Les prévisionnistes y travaillent par tranche de 12 heures avec « passage de témoin » de 30 minutes.  Leur calme et leur concentration sont très impressionnants

Cet aperçu du centre de Météo France nous a fait toucher du doigt combien ces prévisions que nous utilisons quotidiennement correspondent à un travail d’une extrême complexité. Elles nécessitent des moyens considérables, des collaborations multiples et des recherches très sophistiquées pour élaborer des modèles de plus en plus performants, l’objectif étant d’obtenir des résultats de plus en plus sûrs et de plus en plus précis. Le  Centre apparait actuellement au niveau des prévisions comme un des meilleurs sur le plan international.

Martine Defais