25/04/2017, conférence de Jean Clottes
Conférence de Jean Clottes
Une grotte ornée sous la mer : la Grotte Cosquer,
Mercredi 25 avril 2017, amphithéatre de l’IRIT, Université Paul sabatier, Toulouse
Nous étions plus de quatre-vingts personnes à avoir la chance d’écouter Jean Clottes, spécialiste mondial de l’art préhistorique du Paléolithique, ce mercredi 25 avril dans le bel amphithéatre de l’IRIT. Homme de Midi-Pyrénées, ariégeois de naissance, aidé par une pratique confirmée de la spéléologie, Jean Clottes s’est très tôt passionné pour l’étude des grottes et de la préhistoire. Il a été, très jeune, Directeur des Antiquités Préhistoriques de Midi-Pyrénées, de 1971 à 1991, ensuite chargé de mission et membre du Conseil Supérieur de la Recherche archéologique au ministère de la Culture pendant 17 ans, puis président du Comité international d’Art Rupestre de 1991 à 1999. Il a visité et étudié de très nombreuses grottes non seulement en France mais également en Afrique et en Inde. Il est spécialiste de la Grotte de Niaux et de plusieurs autres grottes en Ariège et dans le Tarn. Il est particuliérement reconnu pour avoir dirigé les travaux scientifiques de la Grotte Chauvet à Vallon Pont d’Arc (Ardèche) de 1998 à 2002, puis a présidé le comité scientifique de l’espace de restitution jusqu’à l’inauguration du nouveau site en 2015 et à son ouverture au public. C’est également un spécialiste de la grotte Cosquer, qu’il a exploré avec Jean Courtin (DR CNRS) lors de la troisième campagne d’étude de cette grotte. Pour pouvoir pénétrer dans la grotte dont l’ouverture se trouve maintenant à 37 mètres au dessous le niveau de la mer, Jean Clottes a dû devenir plongeur professionnel, diplôme qu’il a obtenu en 2003 à 70 ans ! C’est un passionné qui nous a parlé avec enthousiasme de cette grotte qu’il a visitée 14 fois.
La grotte Cosquer, située dans les Calanques entre Marseille et Cassis, au niveau du Cap Morgiou, à moitié immergée interieurement, a son entrée à -37 m au dessous du niveau de la mer. Elle a été découverte en 1985 par un plongeur marseillais Henri Cosquer. Revenu en 1991, il découvre alors les peintures préhistoriques mais ne déclare pas sa découverte. La même année, trois plongeurs venus de Grenoble, s’engagent dans la cavité sans prendre la précaution de tendre un fil d’Ariane et se perdent sans pouvoir retrouver l’entrée de la grotte. Bilan : deux morts. Cosquer déclare alors sa découverte. La presse s’empare de l’affaire et fait courir le bruit qu’il s’agit d’un faux. Des expertises sont demandées à Jean Courtin qui certifira que les peintures sont authentiques (présence de calcite sur les peintures, datation, style).
Jean Courtin va ensuite reprendre ses travaux avec Jean Clottes. Les datations au carbone 14 vont permettre de montrer qu’il y a eu deux périodes d’occupation, l’une aux environs de 27 000 ans BP (before present), l’autre vers 18 000 ans BP. La population est composée d’ « hommes modernes » comme les appelle Clottes par opposition aux hommes de Néanderthal. A l’époque où ces hommes préhistoriques ont pénétré dans la grotte, le niveau de la mer se trouvait 115 mètres plus bas que le niveau actuel et la mer se trouvait à 6 kilomètres de l’entrée de la grotte. La deuxième période correspond à l’apogée de froid de la derniére glaciation. Avec le rechauffement du climat, le niveau de la mer est progressivement remonté, l’entrée et les 4/5 de la grotte ont été noyés. Une partie de la grotte se trouve heureusement au dessus du niveau actuel de la mer. Située au fond d’un long boyau, d’accès sousmarin, cette partie a été préservée ce qui nous permet d’admirer encore de merveilleux dessins d’animaux
On peut voir ainsi 177 animaux représentés (alors qu’à Chauvet, on en compte 420 ). Cosquer était vraisemblablement la plus grande et la plus décorée des grottes. On y trouve de nombreuses mains négatives de femmes, d’hommes et d’enfants. Certaines ont des doigts repliés comme chez les chasseurs-cueilleurs en Afrique. Des dessins et des gravures représentent des chevaux, bouquetins, cerfs, bisons, ours, aurochs mais aussi des animaux marins comme trois pingouins, dont l’espèce a disparu au XIX ème siècle, seize phoques. On trouve également des symboles sexuels féminins et masculins, des tracés digitaux comme à Chauvet, de nombreux signes géométriques dont certains identiques à ceux de Cougnac et de Pech Merle. Une boulette d'argile pétrie, de foyers au sol, de nombreux mouchages de torches, une plaquette de calcite et des coquillages marins utilisés comme lampes, des stalagmites cassées mais sans morceau laissé à côté, comme en Afrique et en Asie, attestent la fréquentation importante de la grotte. Tout au long de sa conférence, jan Clottes a fait défiler devant nos yeux émerveillés ces dessins d’animaux magnifiques et émouvants venant du fond des âges.
La conférence a été suivie d’une séance de dédicaces des nombreux ouvrages que Jean Clottes a écrits dont deux sur la grotte Cosquer : l’un, en 1994 avec Jean Courtin (La Grotte Cosquer, peintures et gravures de la caverne engloutie) et, en 2005, Cosquer redécouvert, avec J. Courtin et L. Vanrell. Un pot amical a clôturé la séance.
Martine Defais et Nicole Paillous
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