7/06/2017, visite de l’INRA de Pech Rouge et de l’Abbaye de Fontfroide
Sortie dans l’Aude : Visite de l’INRA de Pech Rouge et de l’Abbaye de Fontfroide
Mercredi 7 juin 2017
Par une belle journée du mois de juin, nous sommes partis, une trentaine, en car, vers 8 heures du matin pour une grande ballade de fin d’année qui devait nous mener tout d’abord visiter l’Unité expérimentale de l’INRA de Pech Rouge prés de Gruissan puis l’abbaye de Fontfroide.
Arrivés vers 10 heures à Pech Rouge (pech : petite hauteur ; rouge : à cause des oxydes ferriques qui colorent la terre) nous avons été reçus par le directeur, Mr Herman Ojeda qui, à l’ombre de la pinède, a commencé par nous faire une présentation générale du centre. L’unité INRA de Pech Rouge est la seule structure d’expérimentation et de transfert INRA à vocation de recherche œnologique. Elle est associée à l’Agro de Montpellier et à l’Unité de Montpellier 1. La station a été créée au siècle dernier pour répondre aux besoins de la région très viticole après le phylloxera. Elle s’est progressivement développée en s’adjoignant une cave expérimentale et un domaine viticole pour maitriser la qualité du raisin. Situé en bordure de mer et sur le massif de la Clape, le domaine a été choisi pour la qualité de ses terroirs. Il s’est progressivement agrandi et comprend actuellement 170 ha et une trentaine de cépages. Il va encore s’agrandir de 15 ha grâce à un nouveau terrain, situé entre garrigue et pinéde, à 30 m au dessus du niveau de la mer, destiné à accueillir le Conservatoire mondial de la vigne. Il s’agit de la plus grande collection viticole au monde, la célèbre collection Vassal (« le Louvre de la vigne ») qui comprend 7500 cépages venant de 54 pays et qui est actuellement à Marseillan, sur le sable, à un mètre au dessus de la mer, menacée par la montée des eaux due au rechauffement climatique. Ses cépages vont être transférés progressivement à Gruissan entre 2018 et 2023. L’unité comprend 4000 m2 de halles expérimentales associées à un laboratoire de contrôle. Y travaillent 30 personnes dont 7 ingénieurs et 20 techniciens.
L’INRA méne de nombreux axes de recherches technologiques et expérimentales. Aprés une introduction, Mr H. Ojeda nous a ensuite entraînés dans les vignes pour nous parler essentiellement de deux projets en cours.
Tout d’abord l’un, qui concerne la ressource en eau qui va servir pour l’irrigation, sa quantité, sa qualité. Il faut ajuster l’irrigation aux besoins de la plante qui sont relativement faibles. Après étude et optimisation, l’irrigation, ici, se fait typiquement par un goutte à goutte, limité pendant seulement huit heures deux fois par an. Autre problème, la qualité de l’eau. On cherche à utiliser l’eau qui sort des stations d’épuration et qui est normalement rejetée à la mer. L’objectif est de montrer la faisabilité d’une irrigation par les eaux résiduaires urbaines traitées et l’impact que peut avoir cette eau, sur la plante, le raisin, le vin.
Autre thématique importante : La diminution des traitements phythosanitaire grâce au dévelopement de cépages multirésistants. Pour cela, on élabore, par croisement de cépages sélectionnés pour leur tolérance aux principaux parasites et aux maladies, des hybrides plus en plus résitants. Actuellement, il semble que l’on ait obtenu de nouveaux cépages ayant une résistance de 99% au phylloxera, et qui résistent aussi au mildiou et à l’oïdium. Il faudra encore du temps pour valider ces cépages et la qualité des vins obtenus mais c’est un axe qui est extrêmement encourageant et porteur, la méthode pouvant ensuite être adaptée à d’autres vins comme les vins de bordeaux ou au cognac.
Après une discussion très intéressante et un rapide passage par la cave, nous quittons Mr Ojeda et nous repartons en car déjeuner à l’Abbaye de Fontfroide. Cette abbaye cistercienne, située dans un paysage typiquement méditerranéen, avec sa pierre dorée qui chante au soleil, son architecture miraculeusement conservée au fil des siècles est une merveille que l’on va découvrir (ou redécouvrir) tout l’après-midi.
Fondée en 1093 par quelques moines bénedictins, Fontfroide a été rattachée en 1145 à l’ordre des cisterciens et devint rapidement une des plus puissantes abbayes cisterciennes. Pendant la croisade contre les albigeois, elle s’est affirmée comme un bastion catholique face au catharime. Elle s’est agrandie et embellie sous le régne de Louis XIV. Mais après la peste et l’exode rural au XIX siecle, les derniers moines ont dû la quitter en 1901. Elle a été rachetée en 1908 par Gustave Fayet et appartient actuellement à ses descendants.
La construction de l’abbaye correspond essentiellement de la fin de l’art roman, début du gothique. C’est le cas du cloitre, réalisé au XIIème et remanié aux XIIIème et XIVème, de la salle capitulaire et de l’église, également du XIIème. Cette dernière est un éblouissement avec sa nef unique, très haute (21 m) très pure, flanquée de deux collatéraux et qui a la sobriété des édifices cisterciens. Curieusement, les vitraux sont récents, réalisés par un amis de Gustave Fayet en 1913. De part et d’autre de l’église se déploient d’une part, l’univers des moines (dortoir, refectoire, salle capitulaire) voué à la prière, où on accède via un escalier situé directement dans l’église et, de l’autre, l’univers des fréres convers (réfectoire, dortoir) qui travaillaient pour faire vivre les moines et l’abbaye et qui était, lui, ouvert sur le monde. Les ateliers des frères convers donnent sur une belle cour renaissance construite plus tardivement au XVIIIeme.
La ballade dans l’abbaye nous a fait découvrir également d’autres très beaux endroits : le jardin des senteurs, la roseraie, la salle Gustave Fayet qui rappelle l’histoire du propriétaire, pinardier très riche, mécène, collectionneur, artiste lui-même qui fréquentait Gauguin et Odilon Redon. Et, enfin, le clou de la visite : la bibliothèque du propriétaire dont les murs sont pratiquement entièrement couverts par deux grands tableaux d’Odilon Redon : « Le Jour » et « La Nuit ». Ils ont été peints dans la bibliothèque en 1910 et portent une symbolique qu’une guide avertie a su nous revéler avec passion.
C’était la fin de la visite et nous sommes repartis vers Toulouse sur ces dernières images un peu magiques.
Nicole Paillous
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